Farzad, 25 ans, aime dire qu’il « habite en territoire chypriote ». Depuis un peu moins d’un an, cet étudiant en...
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Pays-Bas - Des conteneurs maritimes ou des bateaux de croisière réaménagés À Amsterdam, le logement étudiant innove
le 13 septembre 2007 à 00h00
À Amsterdam, qui accueille quelque 100 000 étudiants chaque année, les offices de logements étudiants n’hésitent pas à réaménager un bateau de croisière ou à transformer des conteneurs maritimes pour faire face à la pénurie d’habitations décentes.
Farzad, 25 ans, aime dire qu’il « habite en territoire chypriote ». Depuis un peu moins d’un an, cet étudiant en management habite une cabine, avec vue sur le pont du bateau de croisière Rochdale One. Racheté à des armateurs chypriotes puis restauré pour servir de logement étudiant temporaire, le Rochdale –192 cabines habitables d’environ 13 mètres carrés – a été amarré en 2004 à l’ouest de la gare centrale, au sein d’un campus de 1 100 logements étudiants construit sur une ancienne friche abandonnée. Avec un bar associatif et des chaises de jardin en plastique sur le pont supérieur pour y prendre, lorsque le temps le permet, le petit déjeuner avec vue sur Amsterdam, la vie y est « supercool », explique-t-il à l’AFP.
À la rentrée 2006, lorsque Farzad a entamé ses études à Amsterdam, il n’avait pas pu trouver de logement décent à un prix décent. Selon la municipalité, il manquerait actuellement 7 600 logements pour répondre pleinement à la demande. Pendant plus de trois mois, il a alors dû faire les allers-retours entre la maison de ses parents à Bois-le-Duc, dans le sud du pays, et la capitale, soit plus de deux heures de train par jour.
Jusqu’à ce qu’on lui propose d’aller habiter le Rochdale. « Je ne pensais pas que Duwo (l’office de logement étudiant gérant le Rochdale) m’appellerait aussi vite, et je n’ai pas hésité une seconde : une cabine, c’est un peu petit et sombre, mais à vélo, je suis à moins d’un quart d’heure du centre-ville, et s’il pleut, je prends le bus », confie-t-il. Loyer : 345 euros, eau, électricité et connexion Internet comprises. Chaque cabine possède une petite salle de bains, et les cuisines, aménagées dans des cabines plus spacieuses, sont partagées par des groupes de douze étudiants en possédant chacun la clé.
« La pénurie était énorme. On s’est dit : il faut trouver des solutions, même temporaires, se souvient Marja Weverling, de l’office Duwo. Comme à Amsterdam, il ne reste que peu de brins d’herbe, mais beaucoup d’eau, on s’est mis à la recherche d’un bateau. »
De l’autre côté de l’IJ, ce bras de mer, qui court au nord d’Amsterdam, une autre solution innovante a été mise en place par Duwo : 380 conteneurs maritimes, servant habituellement au transport de marchandises sur des cargos, ont été aménagés puis empilés. Au milieu de la zone d’activité industrielle NDSM Werf, mais au bord de l’eau, un village de conteneurs rouges, bleus et oranges a été construit en quelques mois. « C’est une solution temporaire, il fallait construire vite », explique Marja Weverling.
« C’est chouette d’habiter ici, c’est vraiment différent, témoigne Fleur, étudiante en ethnologie. Pour aller en cours, je prends le bac jusqu’à la gare centrale puis après, je peux tout faire à pied ou à vélo (...) ici au moins, je peux laisser sortir mes quatre chats sans avoir peur qu’ils ne se fassent écraser. » « Les gens sont plutôt surpris du confort quand ils viennent me rendre visite. Car c’est spacieux (24 mètres carrés, NDLR), j’ai une petite cuisine, une salle de bains et de grandes fenêtres », poursuit-elle. Loyer moyen : 330 euros.
Initialement prévus pour parer au plus urgent, le Rochdale et le village de conteneurs ne devaient servir que jusqu’en 2010. Mais la municipalité envisage déjà de les maintenir au-delà de cette date. Elle soutient aussi d’autres solutions temporaires, comme la transformation d’anciens immeubles de bureaux avec l’aide des étudiants qui iront y vivre, ou l’installation d’étudiants dans des immeubles promis à la casse afin de décourager les squatteurs.
Alix RIJCKAERT/AFP
À Amsterdam, qui accueille quelque 100 000 étudiants chaque année, les offices de logements étudiants n’hésitent pas à réaménager un bateau de croisière ou à transformer des conteneurs maritimes pour faire face à la pénurie d’habitations décentes.
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