À l’approche de l’élection présidentielle

Tous les hommes politiques du Liban n’ont aujourd’hui d’autres sujets de préoccupation que l’échéance présidentielle. Qu’ils appartiennent au groupe du 8 Mars ou à la coalition du 14 Mars, les candidats éventuels, dans leurs campagnes électorales, n’ont pour thème qu’un président fort, honnête, un président de consensus. Des fractions politiques, comme pour s’oxygéner, évoquent aussi un chef qui rétablirait les chrétiens dans leurs droits évaporés. Mais ces chrétiens, dans l’état actuel des choses, tellement divisés, mais aussi tellement éloignés de leurs politiciens, ces jeunes qui négligent leurs études ou leur emploi pour se combattre, ne tarderont pas à regretter leur situation présente. L’observateur impartial ne peut, dans l’état actuel des choses, que se poser cette question : pourquoi nos hommes politiques se sont-ils subitement rappelés aujourd’hui des droits des chrétiens du Liban, alors que quand le pouvoir était entre leurs mains, ils les avaient bel et bien oubliés et négligés ? En observant ce qui se passe autour de nous, dans le Proche et le Moyen-Orient, on ne peut que se poser cette autre question : le Liban est-il encore en mesure de subir les mauvais calculs de certains de ses hommes politiques ? Car il faut à tout prix éviter de se méprendre sur les deux grandes entités constitutives du pays en les attaquant sans cesse. Il serait bien plus logique d’œuvrer pour une réelle unité interchrétienne, pour une modernisation des partis politiques, de tous les partis politiques, loin des slogans périmés, pour une suppression de l’héritage politique toujours présent au Liban. Si l’expérience des années 1989-1990 devait se répéter, les chrétiens du Liban ne pourront malheureusement s’en sortir qu’en perdant encore plus de leur rôle traditionnel et historique. Gabriel J. CHAMI