Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

La dernière République

15 novembre 2007 : le délai des derniers dix jours pour l’élection d’un président de la République commence. Le ciel est très clair sur la région du Chouf. Une réunion se tient à l’hôtel historique Mir Amine. 65 députés élisent à main levée M. X chef de l’État. D’importants ambassadeurs occidentaux et arabes attendent la fin de la séance pour saluer la démocratie au Liban et féliciter les Libanais pour leur nouveau président « librement » élu par les braves et héroïques représentants du peuple. Le mutisme du patriarche Sfeir contraste avec l’enthousiasme et la jubilation du mufti Kabbani. Le nouveau président élu s’installe à Beiteddine en attendant l’évacuation des routes menant au palais de Baabda, fermées par une ceinture humaine gigantesque de citoyens furieux, protestant contre l’illégitimité de cette élection. Le gouvernement présente sa démission, se félicitant d’avoir pu, contre vents et marées, passer le flambeau. M. Fouad Siniora annonce aux journalistes son refus de former le prochain cabinet et les informe de son imminent départ pour New York où il compte s’établir pour une année sabbatique Au même moment, le président Nabih Berry envoie une demande officielle au président sortant Émile Lahoud le pressant de combler le vide constitutionnel par la mise en place d’un gouvernement intermédiaire en attendant le bon déroulement de l’élection présidentielle conformément à la Loi fondamentale. Ce gouvernement serait chargé en premier lieu de dissoudre le Parlement pour « violation de la Constitution », puis de préparer des élections législatives afin que la nouvelle Chambre élise un président. Le général Michel Sleimane est aussitôt nommé par décret présidentiel chef de gouvernement transitoire. Une heure après la publication du décret, il décline la nomination et menace de démissionner de son poste de commandant en chef de l’armée. M. Abdel-Rahim Mrad est alors nommé chef de gouvernement transitoire et entreprend, avec le président Lahoud, de sélectionner les ministres, qui sont finalement choisis parmi les diverses fractions de l’opposition. Un processus populaire et milicien est déclenché dans le pays chez les deux parties belligérantes. C’est la course contre la montre pour l’occupation des différents ministères et locaux administratifs. L’alliance PSP-Forces libanaises, à laquelle se joignent les combattants nouvellement entraînés du Courant du futur pour constituer une milice de 18 000 combattants, va affronter dans les diverses régions libanaises l’alliance Aoun-Hezbollah-Frangié. L’armée et les FSI, qui les premiers jours tentent de former une force tampon, fondent dans la fournaise et se dispersent, impuissantes… Une nouvelle ère de chaos généralisé s’annonce et un horizon sombre et apocalyptique occupe le champ de vision de tous les Libanais. Je me réveille en sursaut de ce cauchemar. Comme j’aurais aimé ne pas avoir dormi en cette belle nuit de septembre… Heureusement que les rêves ne se réalisent jamais. Nadine MOUSSA Avocat
15 novembre 2007 : le délai des derniers dix jours pour l’élection d’un président de la République commence.
Le ciel est très clair sur la région du Chouf. Une réunion se tient à l’hôtel historique Mir Amine. 65 députés élisent à main levée M. X chef de l’État.
D’importants ambassadeurs occidentaux et arabes attendent la fin de la séance pour saluer la...