Rechercher
Rechercher

Actualités

MUSIQUE Avant Paris, Londres, Berlin et New York Les musiciens du groupe châabi El Gusto régalent les Marseillais

Les musiciens d’El Gusto, formation de châabi algérois, ont régalé les spectateurs marseillais pendant près de quatre heures, lors du concert qui a ouvert leur minitournée européenne. La soirée a débuté au Théâtre du Gymnase par le chant d’un imam et d’un rabbin, réunis sur scène pour symboliser les retrouvailles entre les musiciens restés à Alger et ceux qui ont migré en France après 1962. Puis, musiciens et chanteurs ont pris place, salués par des applaudissements nourris et quelques youyous discrets. Mais au fur et à mesure de la soirée, les cris ont fusé de plus en plus fort du public, au diapason de la joie évidente des musiciens, pour la plupart âgés de plus de 70 ans, d’être réunis après parfois quarante ans de séparation. La première chanson, chantée par Ahmed Bernaoui, est du maître incontesté du châabi, Hadj M’Hamed el-Anka, qui a posé les dogmes de cette musique, un avatar du chant arabo-andalou qui régale depuis la fin du XXe siècle le petit peuple de la Casbah. René Perez, Abdelkader Chercham, Abdelmajid Meskoud, Maurice el-Medioni... prennent le relais. L’acteur et musicien Robert Castel, venu rendre hommage à son père Lili Labassi, s’attire des vivats pour son interprétation au violon et au chant, et des rires aussi pour avoir fait remarquer à ses comparses que lui n’est pas de la Casbah mais de Bab el-Oued : « Chacun chez soi et les vaches seront bien gardées. » Pendant tout le concert, des caméras virevoltent autour des musiciens car outre le concert, et ceux qui vont suivre – le 29 septembre à Paris, le 10 octobre à Londres, le 31 octobre à Berlin pour l’ouverture du festival de jazz et à New York en 2008 –, un film est en préparation pour le printemps 2008. À la manière du Buena Vista Social Club de Wim Wenders, il racontera, outre la musique, l’aventure humaine partagée par ces hommes au parcours semé d’embûches. Un album, enregistré à Alger en 2006 par le chanteur pop britannique Damon Albarn, grand amateur de World Music, sortira aussi le 10 octobre. Un éclairage dont les musiciens espèrent qu’il lance le châabi – « populaire » en arabe – sur la scène internationale. Après avoir interprété une trentaine de morceaux d’un répertoire qui en compte des centaines, les musiciens d’El Gusto – la bonne humeur en langage mixé algérois – ont conclu par la très attendue Ya Rayah, une chanson sur l’exil de l’un des autres grands maîtres de cette musique Dahmane el-Arachi, devenu un tube en 1998 après la reprise qu’en avait faite le chanteur Rachid Taha. Le public, mélange de connaisseurs et néophytes, qui se dandine sur son siège, ose enfin se lever pour danser, comme une libération.
Les musiciens d’El Gusto, formation de châabi algérois, ont régalé les spectateurs marseillais pendant près de quatre heures, lors du concert qui a ouvert leur minitournée européenne.
La soirée a débuté au Théâtre du Gymnase par le chant d’un imam et d’un rabbin, réunis sur scène pour symboliser les retrouvailles entre les musiciens restés à Alger et ceux qui ont...