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Actualités - CHRONOLOGIE

SPECTACLE - Représentation unique, ce soir, à 20h « Voix dans le noir » : des marionnettes pour adultes, poétiques et grinçantes…

« Dans notre pays, le lavage de cerveau est gratuit et obligatoire. Chaque citoyen doit se laver le cerveau au moins une fois par an. Ceux qui essayent de se soustraire au lavage de cerveau seront déclarés ennemis de l’harmonie sociale. » Un extrait qui donne le ton du spectacle de marionnettes Voix dans le noir qui sera présenté par Éric Deniaud ce lundi 10 septembre, à 20h, au couvent St-Georges Bherdoc, Beit Chabab. Vous l’aurez deviné, il s’agit là d’une représentation pour adultes. Un court spectacle (de trente minutes seulement) acide, mordant et engagé, composé de quatre scènes (Voix dans le noir I et II ; L’homme au cheval et Le laveur de cerveaux) tirées de Théâtre décomposé ou L’homme-poubelle, un recueil de textes signés Matéi Visniec. Auteur subversif, ce poète et dramaturge roumain, installé depuis 1987 en France, dénonce dans ses œuvres les ravages de l’ère communiste. Mais ses textes sont suffisamment « ouverts » pour que le processus d’identification fonctionne, et que l’on puisse y trouver des correspondances avec tous les types de sociétés, dictatoriales, anarchiques ou autres. Tout à la fois « poétiques et grinçants, frôlant parfois l’absurde et en même temps accessibles », les quatre saynètes interprétées par les masques et marionnettes à tringle d’Éric Deniaud dégagent une ambiance plus métaphorique que réelle, tout en portraiturant une large palette de personnages tirés du quotidien. Des personnages auxquels le marionnettiste donne corps, mouvements et – modulations de – voix avec une grande dextérité, allant jusqu’à actionner une douzaine de marionnettes à la fois. Diplômé de l’École supérieure nationale des arts de la marionnette de Charleville-Mézières, à la tête de la compagnie (de théâtre et de marionnettes) Extra Muros, qu’il a créée en décembre 2006, Éric Deniaud partage son temps entre la France, les tournées à l’étranger et le Liban, où depuis une bonne dizaine d’années, il revient régulièrement collaborer à la création de « spectacles vivants », ces mélanges de disciplines artistiques : cirque, théâtre, chant, danse, performance, vidéo et, entre autres, marionnettes. Langage d’objets En 1994, il était venu pour la première fois au Liban « pour participer à un chantier de restauration dans le vieux souk de Jbeil ». Il s’y était plu, y avait fait des rencontres, tissé des liens. Depuis, cet artiste polyvalent y est retourné plusieurs fois prêter main-forte à la création de pièces (Min Wadi Ila Wadi, D’une vallée à l’autre, d’Aurélien Zouki et Rima Maroun, en mai 2006, dont il avait signé la scénographie et, en partie, la mise en scène), mais également de compagnies, à l’instar du collectif Kahraba, « qui a pour vocation de tisser des liens entre la France et le Liban dans le domaine du spectacle vivant », indique-t-il. Dans le cadre de ce collectif d’artistes, il prépare deux créations à Beyrouth, la première, intitulée La famille Tombola –  écrite et mise en scène avec Camille Brunel –, s’adresse au jeune public. La seconde qu’il mettra en scène plus tard, sur une commande de Perrine Griselin, sera pour tout public. « Pour moi la marionnette est un art de scène qui ne s’adresse pas forcément aux enfants, insiste encore Deniaud. C’est un “langage d’objets” qui permet une certaine distance, qui fait que le sens, la parole portés par certains textes ont, paradoxalement, une résonance plus forte. » Une portée qui prend encore plus d’ampleur dans les pièces engagées... Zéna ZALZAL Les billets sont vendus sur place au prix de 10 000 LL.
« Dans notre pays, le lavage de cerveau est gratuit et obligatoire. Chaque citoyen doit se laver le cerveau au moins une fois par an. Ceux qui essayent de se soustraire au lavage de cerveau seront déclarés ennemis de l’harmonie sociale. »
Un extrait qui donne le ton du spectacle de marionnettes Voix dans le noir qui sera présenté par Éric Deniaud ce lundi 10 septembre, à...