Rugby - France-Argentine ce soir en ouverture de la Coupe du monde Les Bleus tout près, tout prêts

Affûté comme jamais, le XV de France piaffe d’impatience avant de vivre l’aventure unique d’une Coupe du monde à domicile. « Nous n’avons jamais été aussi prêts », a assuré Bernard Laporte. « Il tarde à tout le monde que ça commence », a ajouté l’entraîneur des Bleus. « Dans les derniers jours, il y a beaucoup d’excitation. » Calfeutrés depuis trois mois dans leur centre d’entraînement de Marcoussis, les Bleus ont soulevé de la fonte et répété leurs gammes avant de se tester sur le terrain en battant deux fois les Anglais et une fois les Gallois. « Les matches de préparation, c’est bon pour la confiance mais ça ne compte plus », relativise Bernard Laporte. « On redémarre de zéro. » Tandis qu’autour d’eux la fièvre monte, les Bleus égrènent le compte à rebours. « Il ne reste plus qu’à se préparer mentalement et à attendre », explique Bernard Laporte. « Ce rendez-vous face à l’Argentine, il faudra l’aborder avec tout l’engagement et toute l’humilité que nécessite un match de rugby. » Ces Argentins, qui ont remporté quatre de leurs cinq dernières confrontations face aux Bleus, il n’est pas question de les sous-estimer. « Les Pumas seront fidèles à leur réputation, costauds devant et difficiles à jouer », prédit Bernard Laporte. « À nous de relever le défi. » Une folle attente Le fait de recevoir le monde a permis à la France de se préparer dans des conditions idéales mais la condamne également à répondre à une folle attente. « C’est vrai qu’il y a plus de pression avec cet engouement, tout ce pays que l’on sent derrière nous », reconnaît l’entraîneur des Bleus. Bernard Laporte n’a pas toujours été tendre avec le public du Stade de France, mais le futur membre du gouvernement sait désormais tenir sa langue. Il compte sur son soutien sans faille dès ce soir, pour un match déjà décisif parce que son issue donnera le ton de la campagne. « C’est une Coupe du monde à la maison. J’ai confiance en eux », a dit le stratège des Bleus. « J’attends du public qu’il partage nos émotions, qu’il soit le 23e homme. On lui demande de communier avec nous. » L’événement qui s’annonce rappelle, bien sûr, la Coupe du monde de football 1998 en France, avec la conclusion que l’on sait. Bernard Laporte ne peut échapper à cette référence historique, d’autant moins qu’il vient de recevoir un fax d’Aimé Jacquet et un coup de téléphone de Zinedine Zidane. Ces deux-là, bien sûr, voulaient l’encourager. Mais ils lui ont aussi rappelé, du même coup, la hauteur de l’espérance de tout un peuple.