De manière globale, ces commentaires reflètent les clivages politiques dans le pays.
Nabil de Freige, député de Beyrouth (Futur) s'interroge sur les raisons de la campagne contre les RG des FSI ? « Certains estiment que le directeur des RG devrait être chrétien. Où est le problème s'il est un non-chrétien et s'il remplit sa mission comme il le faut » ? se demande M. de Freige. « Les RG sont le seul service qui n'a pas été créé au temps de la tutelle syrienne. Est-ce pour cela qu'il doit être démantelé ? » ajoute-t-il.
Michel Moussa, député de Zahrani (Bloc de Berry), souligne pour sa part qu'il existe « une loi qui régit les écoutes. Il faut l'appliquer ».
« Je pense qu'il faut une commission d'enquête pour maîtriser la pratique et sanctionner les violations », estime-t-il.
Hadi Hobeiche (Akkar, Futur) s'interroge : « Est-il permis de laisser les terroristes circuler en toute liberté sans que nos services de sécurité aient les moyens de les traquer jusqu'à cinq ou six jours après leurs forfaits ? »
« La vie des gens dépend-elle à ce point des états d'âme de certains ministres ? » lance-t-il.
De son côté, Chamel Mouzaya, Jbeil (Bloc du changement et de la réforme) juge que « les calomnies dirigées contre Gebran Bassil s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie visant à dénaturer son bilan positif au ministère des Télécoms ».
Son collègue de Aley, Antoine Andraos (Bloc joumblattiste) estime qu'il y a « à l'évidence une coordination entre le ministre des Télécoms et le Hezbollah qui dispose d'un réseau de télécommunications autonome ». Selon lui, cette coordination « vise à entraver les enquêtes qui se déroulent au Liban ».
« Il y a un climat de sabotage de la démocratie au Liban à la veille des élections », ajoute M. Andraos.
Atef Majdalani (Beyrouth, Futur) indique avoir proposé la création d'une commission d'enquête parlementaire pour faire la lumière sur cette affaire.
« Le plus dangereux, c'est qu'il y a des parties non officielles qui pratiquent les écoutes sur tout le monde. Il faut que les gens sachent comment les choses se passent, ce que font les services de sécurité et ce que fait le Hezbollah », dit-il.
Antoine Saad (Békaa-Ouest, Futur) considère pour sa part que « l'attaque en règle menée par certaines forces du 8 Mars contre les RG des FSI est motivée par le fait que ce service a démontré sa capacité à faire la lumière sur beaucoup d'opérations terroristes et sur le rôle des SR syriens dans ces opérations ».
Alaeddine Terro (Chouf, bloc joumblattiste) affirme que « le Hezbollah s'est livré à plusieurs reprises à des écoutes téléphoniques au Liban visant des citoyens, des responsables et des députés ».
Quant à l'ancien député Émile Émile Lahoud, il estime que « la majorité a perdu la raison car le ministre des Télécoms Gebran Bassil a appliqué la loi après trois ans d'abus ».
Enfin, un ancien député, Mahmoud Awad (Jbeil), s'en prend violemment à Gebran Bassil : « Il est étrange, ce ministre et ce gendre au sein d'un bloc qui s'attribue le slogan de la réforme et du changement et qui empêche les forces de l'ordre d'obtenir des informations susceptibles de faire échec à un attentat », lance-t-il.