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Actualités - CHRONOLOGIE

VIOLON D’INGRES - Sami Nehmé, peintre, musicien, compositeur du dimanche et ophtalmologue de renom Pour le plaisir des yeux

La barbe plus sel que poivre, derniers signes d’une rébellion annoncée très tôt, le Dr Sami Nehmé ressemble plus à l’artiste qu’il aurait voulu être qu’au brillant ophtalmologue qu’il est devenu. Il a donné sa vie à la médecine, mais une partie de son cœur est restée cachée dans un écrin artistique qu’il ouvre, dans des moments de sérénité, pour son propre plaisir. Sami Nehmé aurait pu être chirurgien plastique. Sa sensibilité personnelle et artistique aurait ainsi trouvé une place dans le monde froid et ardu de la médecine. Sa fascination du beau aurait trouvé matière à s’exprimer... Il s’est dirigé vers les yeux, ce n’est pas si loin. « Pour être un bon ophtalmologue, précise-t-il, il faut avoir cette chose en plus, une finesse, qui fait la différence entre une bonne intervention et une intervention réussie. Pour être un bon médecin, il faut aussi et surtout être un vrai médecin, avec des compétences, de l’honnêteté et un grand cœur. » Bien qu’il tente, à sa façon, d’être ce vrai médecin auprès de ses nombreux patients, Sami Nehmé ne voulait pas être un médecin tout court. « J’avais obtenu une bourse pour étudier les arts plastiques, mais j’ai été forcé de choisir cette carrière pour faire plaisir à ma mère. J’avais un don que j’aurais voulu et pu développer. La médecine, ça s’apprend, pas l’art. » Lui, ce qu’il voulait, depuis toujours, c’est peindre. Et aussi, après avoir suivi des études en guitare classique, composer des musiques et des chansons qu’il jouerait, accompagné de sa voix chaude et de son instrument de prédilection. Une carrière réussie Sensible, hyperactif, mais aussi déterminé, c’est en ces termes que se définit le Dr Nehmé, qui avoue avoir dédié « plus de trente-cinq ans de sa vie à sa carrière. » En classe de 7e, il gagne un concours de peinture. À l’époque, déjà, il reproduit des paysages à l’huile, de même que des thèmes religieux. De nombreuses églises libanaises possèdent certaines de ses toiles. Durant ses études à la faculté de médecine, il remporte également un prix, pour le portrait d’un enfant palestinien. « Je m’étais dirigé vers le fusain et les portraits. J’aimais aussi reproduire des tableaux de grands peintres de la Renaissance. » Malheureux durant ces longues années d’études et de spécialisation en France, il s’échappe en croquant des visages d’amis, d’inconnus ou de professeurs et en composant des chansons, souvent réactionnaires et politiques. « Elles sont, aime-t-il à le souligner, toujours d’actualité ! » Alors qu’il s’improvise chanteur et nous fredonne un air de son cru, le médecin disparaît un instant au profit de l’artiste rebelle. Déçu de n’avoir jamais exposé ses œuvres, « le temps m’a devancé », ni fait le CD dont il rêvait, pour y enregistrer quelques-unes des 30 chansons de son cru, il avoue être tenté de prendre une retraite anticipée pour pouvoir, enfin, s’adonner entièrement à ses trois passions. « La peinture reste ma vocation principale et un plaisir inassouvi. J’ai beau griffonner sans arrêt des dessins, pour garder la main, chaque dossier à la clinique a son dessin, je pense déjà travailler autour du sujet du désir, qui est infiniment vaste. » Rendez-vous donc dans quelques années avec un vrai médecin qui pourra enfin devenir un vrai artiste... Carla HENOUD

La barbe plus sel que poivre, derniers signes d’une rébellion annoncée très tôt, le Dr Sami Nehmé ressemble plus à l’artiste qu’il aurait voulu être qu’au brillant ophtalmologue qu’il est devenu. Il a donné sa vie à la médecine, mais une partie de son cœur est restée cachée dans un écrin artistique qu’il ouvre, dans des moments de sérénité, pour son propre plaisir....