CANCER DU CÔLON Une alimentation riche en graisses et en viandes triple le risque de récurrence

Des patients traités contre le cancer du côlon dont l’alimentation est riche en viandes, graisses et céréales raffinées voient leur risque de récurrence plus que tripler par rapport à ceux ayant un régime abondant en fruits, légumes et poissons, selon une étude publiée dans le Journal of The American Medical Association. Des recherches précédentes avaient révélé que le type d’alimentation et d’autres facteurs du mode de vie jouaient un rôle important dans le risque de développer un cancer. Mais peu d’études avaient mesuré l’influence de l’alimentation sur la récurrence du cancer colorectal et la survie. Le Dr Jeffrey Meyerhardt, de l’institut du cancer Dana-Farber de Boston (Massachusetts, nord-est), et ses collègues ont conduit leur essai clinique sur un groupe de 1 009 malades atteints d’un cancer du côlon dit de stade III dont la tumeur s’était propagée dans le système lymphatique. Ces patients avaient subi des interventions chirurgicales et suivaient aussi de la chimiothérapie au moment où les chercheurs leur ont demandé de répondre à un questionnaire sur la fréquence de la consommation d’un certain nombre d’aliments. Ils ont de nouveau répondu à ce même questionnaire six mois plus tard après un traitement de chimiothérapie complémentaire. Les médecins ont identifié deux grands types de régime alimentaire. Le premier dit diète occidentale se caractérise par l’abondance de viande rouge, de graisses, de céréales raffinées et de sucrerie. Le second, appelé « prudent », s’apparente au régime méditerranéen riche en poisson, poulet, légumes et fruits. Les patients de l’étude ont été suivis pendant 5,3 ans afin de mesurer le taux de réapparition du cancer et de mortalité. Pendant cette période, 324 ont eu une récurrence de leur cancer dont 223 sont décédés tandis que 28 sont morts d’autres causes. Ceux des patients dont les habitudes alimentaires s’identifiaient le plus à la diète dite « occidentale » avaient 3,3 fois plus de risques de récurrence de leur cancer et de décès que ceux dont l’alimentation était proche du régime méditerranéen, ont observé les auteurs de l’étude.