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Actualités - OPINION

900 jours sans la vérité David CORM

S’il y a bien une évidence incontestable dans le marécage politique de l’opposition, c’est l’attachement sans faille de Sleimane Frangié au régime syrien. Voilà un homme qui a le courage de ses convictions et qui ne s’en cache pas : il faut le lui reconnaître, contrairement à plusieurs de ses alliés. Depuis quelques mois, il ne cesse de déclarer dans les médias qu’il n’a qu’un seul candidat à la présidence, le général Michel Aoun, qu’il considère le plus qualifié parmi tous les maronites. Une simple déduction s’impose : si Sleimane Frangié, le plus fidèle des alliés de la Syrie, exige Michel Aoun pour la présidence, il va de soi que le général est agréé par le régime syrien. Au moins les choses sont claires grâce à Sleimane Frangié, dont l’épouse s’était vantée, lors d’une récente émission de télé, qu’elle et son mari passent un week-end sur deux en Syrie avec leurs amis, le couple Bachar et Asma el-Assad... Est-ce Sleimane Frangié qui a convaincu son ami Bachar ou l’inverse ? On ne peut que regretter que cette amitié ne débouche sur rien de positif dans les relations libano-syriennes. Sleimane Frangié aurait pu œuvrer, beaucoup mieux que ses alliés Hezbollah-Amal ou aounistes, à rapprocher les points de vue, en corrigeant les erreurs de la nomenklatura de Damas. Pourquoi ne profiterait-il pas de cette intimité pour conseiller au président syrien ce qui serait dans l’intérêt des deux pays et aider ainsi à régler leur contentieux ? Il rendrait un sacré service au Liban ainsi qu’à son ami Bachar. Sleimane Frangié s’indignait récemment sur al-Manar qu’à chaque attentat, la majorité au pouvoir et beaucoup de Libanais accusent le régime syrien, et il se demandait pourquoi ne pas accuser Israël, comme ne cessent de le répéter ses alliés dans l’opposition. Si c’est le cas, Sleimane Frangié aurait dû encourager son ami Bachar à coopérer pleinement avec le tribunal international et non à le combattre, d’abord pour disculper son régime, mais surtout pour rendre justice, et confondre le coupable de tous les crimes et attentats commis au Liban depuis l’assassinat de Rafic Hariri, le 14 février 2005, il y a plus de 900 jours déjà, que ce coupable soit Israël, le Portugal ou le Sri Lanka. Personne n’aurait pu mieux aider à la recherche de la vérité que l’armée et les services secrets syriens qui contrôlaient encore le Liban, alors que Sleimane Frangié était ministre de l’Intérieur ce 14 février 2005. Et comment expliquer aux partisans du général Aoun que le champion du Syria Accountability Act au Congrès américain, il y a peu d’années, soit entre-temps devenu le favori du régime syrien ? D’autre part, si nous voulons souscrire à cette thèse inculpant Israël, comment Sleimane Frangié peut-il nous expliquer qu’Israël soit en train de liquider au Liban tous ceux du mouvement du 14 Mars, et du 14 Mars uniquement, que lui et ses alliés du Hezbollah ne cessent d’accuser d’être proaméricains ou même des agents israéliens ? Est-ce pour cela que le général Aoun ne s’émeut nullement pour toutes les victimes qui meurent dans les rangs du 14 Mars depuis octobre 2004 ? Croit-il vraiment que la majorité au pouvoir soit en train de se liquider elle-même ? Ubu devrait être sacré roi du Liban ! David CORM Architecte Article paru le mardi 21 août 2007
S’il y a bien une évidence incontestable dans le marécage politique de l’opposition, c’est l’attachement sans faille de Sleimane Frangié au régime syrien. Voilà un homme qui a le courage de ses convictions et qui ne s’en cache pas : il faut le lui reconnaître, contrairement à plusieurs de ses alliés. Depuis quelques mois, il ne cesse de déclarer dans les médias...