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Actualités - CHRONOLOGIE

Les réfractaires refusent « d’expulser des juifs de leurs maisons » Une trentaine de soldats israéliens se rebellent contre l’évacuation de colons à Hébron

Une trentaine de soldats israéliens soutenus par des députés d’extrême droite et des rabbins se sont rebellés hier contre leur commandement et refusé d’évacuer des colons d’Hébron (Cisjordanie) lors d’une opération prévue aujourd’hui. Environ 3 000 soldats et policiers doivent évacuer deux familles de colons extrémistes qui occupent illégalement deux maisons d’un ancien marché d’Hébron, ville palestinienne de tensions permanentes entre Israéliens et Palestiniens. Des centaines de colons installés dans la vieille ville d’Hébron, près du caveau des Patriarches – un lieu saint pour les musulmans et les juifs – et dans la colonie voisine de Kyriat Arba s’opposent à cette évacuation, ordonnée par la justice israélienne. Les soldats réfractaires, pour la plupart religieux, ont expliqué à leurs officiers qu’ils refusaient « d’expulser des juifs de leurs maisons », a indiqué la radio militaire israélienne qui a révélé l’affaire. « Un certain nombre de soldats du régiment Kfir ont protesté auprès de leurs commandants ce matin (lundi) contre la mission qui leur avait été confiée », a affirmé l’armée dans un communiqué. dix soldats et deux commandants de compagnie vont être jugés en court martiale. « Cinq ont déjà été condamnés à quatre semaines de prison militaire », a indiqué un porte-parole de l’armée. « Il s’agit d’un phénomène dangereux qui menace les bases même de l’armée qui est celle du peuple dans un État démocratique », a affirmé le général Gadi Shamni, commandant de la région centre. Le père d’un des soldats, Moshe Rosenfeld, a expliqué à la radio que « démanteler une colonie juive ne fait pas partie des missions que (son) fils est censé accomplir ». « On l’a entraîné à devenir un tireur d’élite, mener des opérations, mais on ne l’a pas éduqué à expulser ses frères et il ne le fera pas », a-t-il expliqué. Le député d’opposition d’extrême droite Zvi Handel a exprimé son soutien aux soldats insubordonnés. « Je suis fier que nous ayons des soldats qui réfléchissent avant d’obéir à un ordre illégal et refusent d’être complice d’un jeu politique », a affirmé le parlementaire. Selon la radio, plusieurs rabbins proches des colons ont également soutenu l’action de ces soldats. Dans la nuit de dimanche à lundi, des colons ont mis le feu à l’entrée d’une école palestinienne, dans la vieille ville d’Hébron, provoquant des dégâts dans des maisons et des magasins voisins, afin d’exprimer leur colère. Il y a deux ans, des colons qui s’étaient installés dans l’ancien marché palestinien fermé par l’armée avaient accepté de quitter les lieux à la suite d’un accord avec les responsables militaires. Les familles étaient censées pouvoir revenir s’installer ultérieurement sur les lieux. Mais l’accord a été invalidé par le procureur général Menahem Mazouz. Deux familles ont alors décidé de squatter deux logements il y a quelques mois. Elles ont reçu dimanche un ordre d’évacuation dans les 48 heures. Aux termes d’un accord avec l’Autorité palestinienne, Israël avait évacué 80 % d’Hébron en 1997, conservant toutefois une colonie autour du caveau des Patriarches où quelques centaines de colons juifs vivent retranchés au milieu de 120 000 Palestiniens sous la protection de l’armée.


Une trentaine de soldats israéliens soutenus par des députés d’extrême droite et des rabbins se sont rebellés hier contre leur commandement et refusé d’évacuer des colons d’Hébron (Cisjordanie) lors d’une opération prévue aujourd’hui. Environ 3 000 soldats et policiers doivent évacuer deux familles de colons extrémistes qui occupent illégalement deux maisons...