Rechercher
Rechercher

Actualités

Les faux dévots

Les livres saints ne cessent de nous répéter que l’être humain a tendance à pécher, tendance à transgresser consciemment et volontairement la loi divine ou, par ailleurs, n’importe quelle autre loi. Cependant, nous ne nous sentons pas tous coupables de nos fautes. Les défenseurs de la morale, les « hommes de vertu » qui, selon Montesquieu, sont animés par un amour de l’égalité (préface de L’Esprit des lois), ressentent la culpabilité, dépendant de leur niveau de conscience et de vertu, à différentes échelles. Certains se sentent coupables d’avoir trop mangé, d’autres de n’avoir pas fait assez et d’autres encore pour avoir dépassé la fine ligne qui sépare leurs droits de ceux des autres. Tous regrettent, se sentent coupables et même honteux pour leurs fautes, trop tard, le mal est fait… même s’il n’est jamais trop tard pour se repentir, usant de prières et d’excuses. On est tous responsables pour les choix que l’on fait. Qu’en serait-il alors des hommes d’influence ? Les hommes religieux sont des guides moraux de leurs communautés respectives. Ils ont le pouvoir d’agir ainsi que le pouvoir d’influencer. Ces hommes-là sont, en principe, dotés de consciences qui les empêchent de transgresser les interdits ; ils prennent les mesures adéquates pour compenser, à tous les nivaux, les dégâts qu’ils ont faits, les rares fois où cela arrive. La décadence et la bassesse, courantes de nos jours, nous ramènent aux temps de Molière. Lorsque des gentilshommes hypocrites se cachaient sous l’habit du moine pour masquer leurs erreurs et les attribuer à des actes divins. Les faux dévots modernes ne se limitent pas à faire du mal individuellement pour arriver à leurs fins. Entourés de véritables armées, dotées d’armes divines, et bénis de victoires divines (dans lesquelles, bien entendu, on a perdu plus que l’on a gagné), ils se permettent de nuire à tout un peuple. De prendre un peuple entier en otage, de se proclamer, ou plutôt d’agir en tant qu’autorité régnante et de placer le gouvernement (qu’ils considèrent comme auteur de tous les maux) devant le fait accompli. Ils se permettent de transgresser les lois pour lesquelles eux-mêmes prêchent, sans aucun sentiment apparent de culpabilité apparente. Certaines personnes ne connaissent pas le sentiment de culpabilité, d’autres assument plus que leur part de responsabilité. Certains calment leurs consciences par d’anodines bonnes actions tandis que d’autres se convainquent que leurs actions sont légitimes et justifiables, pour pouvoir mieux dormir la nuit. À ces derniers, il conviendrait de rappeler ces mots de William Shakespeare : « L’erreur est humaine, c’est le repentir et la rédemption qui sont divins. » Réévaluons nos prises de positions, nos décisions, leur portée, ceux qu’elles touchent. Comparons ces actions et leurs conséquences à celles que notre véritable « moi » aurait faites. Reconnaissons nos erreurs et essayons de les rectifier pour qu’il y ait moins de dissonances entre « l’être » et le « paraître ». Nour NAJEM

Les livres saints ne cessent de nous répéter que l’être humain a tendance à pécher, tendance à transgresser consciemment et volontairement la loi divine ou, par ailleurs, n’importe quelle autre loi. Cependant, nous ne nous sentons pas tous coupables de nos fautes.
Les défenseurs de la morale, les « hommes de vertu » qui, selon Montesquieu, sont animés par un amour de...