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CORRESPONDANCE - La drôle de caméra de Robert Creamer Un scanner animateur de la nature

WASHINGTON, d'Irène MOSALLI Le Musée national d’histoire naturelle à Washington affiche une exposition intitulée « Transitions : Photographies par Robert Creamer ». Ce qui donne sur les cimaises 39 images de grande dimension qui révèlent des compositions aux formes étranges, hautes en couleur et qui seraient le fait d’un peintre. Il faut dire que leur auteur les a prises avec une drôle de caméra : un scanner dont il se sert pour animer la nature. Robert Creamer, qui durant 30 ans s’est spécialisé dans la photographie d’art et d’architecture, s’intéressait parallèlement à la botanique. Il a fini par faire fusionner ces deux domaines. Comme ses clients penchaient de plus en plus vers les photos digitales, il a eu par conséquent à les travailler sur ordinateur. Ce faisant, il a été fasciné par l’acuité des détails que le scanner a été capable de mettre en relief. Alors, il s’est mis à scanner toutes sortes de choses (un oiseau-mouche aussi bien que des tulipes, des oranges, du feuillage), découvrant tout un monde sous-jacent. Une nouvelle beauté pour le monde végétal Sans hésiter, il troque sa caméra contre ce procédé qu’il adapte aux techniques de la photographie en studio. D’abord, il ôte le couvercle du scanner et l’équipe d’un système de suspension pour que les objets touchent à peine la surface de la machine. Puis, lorsqu’il opère, il promène un projecteur sous différents angles. Ce qui permet, à ses dires, de « peindre avec la lumière ». Les sujets fixés par cet appareillage sont étonnants et semblent venir d’un autre monde. Une fois agrandies, la feuille d’un arbre dévoile des veinures labyrinthiques, les graines de lotus des motifs futuristes et le pollen en étamine. Ailleurs, on croit voir un œuf d’oiseau, alors qu’il s’agit d’une olive qui prend l’aspect d’une toile de Rothko. Dans le même esprit, une graine d’érable japonais s’étale comme un insecte en plein vol, une pivoine s’épanouit comme le tutu d’une ballerine de Degas et le chardon exécute la danse des épines. Creamer va pêcher ses sujets tous azimuts. Du jardin botanique de Miami, il rapporte un très beau pot-pourri de pétales turquoises et rougeâtres. Par ailleurs, il lui arrive de conserver les fleurs durant deux années et de les scanner au gré de leurs transformations. Il explique : « À travers ces étapes, elles deviennent de nouveaux matériaux, porteurs de nouvelles interprétations. » Dans un geste ultime, il les brûle, captant au scanner les volutes de leurs flammes. Le scanner permet à cet artiste d’un genre nouveau de « toujours recommencer à zéro ». Il dit aussi : « Ce n’est pas ce processus qui est innovateur, c’est ce qui est capté qui l’est », c’est-à-dire la nouvelle beauté du monde végétal. Et, à bon entendeur salut, Cremear met en vente son vieil appareil photographique.
WASHINGTON, d'Irène MOSALLI

Le Musée national d’histoire naturelle à Washington affiche une exposition intitulée « Transitions : Photographies par Robert Creamer ». Ce qui donne sur les cimaises 39 images de grande dimension qui révèlent des compositions aux formes étranges, hautes en couleur et qui seraient le fait d’un peintre.
Il faut dire que leur auteur les a...