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Actualités - OPINION

Témoignage L’angoisse des familles

Deux semaines après l’enlèvement de sa fille par des talibans en Afghanistan, Mme Kim Taek-kyung témoigne de la vie des familles, pétries d’une angoisse qui rend tout difficile, même manger ou boire. « À chaque fois que je pense aux otages, je n’arrive pas à boire » : le 19 juillet, la fille de Mme Kim, Han Ji-young, était kidnappée avec les 22 autres Sud-Coréens. Séchant ses larmes, Mme Kim, 62 ans, lance un message à sa « fille adorée » : « Ta maman veut de tout son cœur que tu restes en bonne santé et patiente jusqu’à ce que tu sortes. Tu sais que maman t’aime et je sais que tu aimes ta mère. » Les Kim font partie d’une vingtaine de familles réunies dans les sous-sols de l’église presbytérienne de la congrégation Saem-Mul, à Bundang, dans la banlieue de Séoul. C’est avec cet ordre qu’étaient partis les otages en mission humanitaire en Afghanistan. L’édifice de cinq étages est aujourd’hui au centre d’une tempête médiatique. Une centaine de journalistes y font le pied de grue, mais la plupart des familles ne sortent même pas de l’enceinte. « Je sais que les talibans aussi ont des fils et des filles. Ils (les otages) n’étaient là-bas que pour rendre service... Renvoyez-les chez eux », lance Mme Kim, offrant de prendre la place de sa fille. Depuis le sous-sol de l’église, les familles suivent la « crise des otages » sur des écrans plats géants et deux ordinateurs portables. Certains sont prostrés dans le silence, d’autres sanglotent. Les maux de tête et les indigestions sont légion et la plupart sont trop angoissés pour trouver le sommeil. Il y a quelques jours, un père a perdu connaissance et a dû être hospitalisé. « J’essaie de dormir, pour ne pas m’évanouir. Mais je n’y arrive pas. J’en ai tellement à supporter », déclare un membre de famille sur le site Web du quotidien Chosun Ilbo. Certains parents se raccrochent au mince espoir d’une intervention des États-Unis, plus fidèle allié de la Corée du Sud. Mercredi, des membres de famille en larmes ont rencontré des responsables à l’ambassade américaine à Séoul pour y remettre une lettre appelant Washington à l’aide. Séoul a récemment reconnu qu’il n’avait aucun moyen d’influencer les négociations menées par Kaboul. Tandis que le gouvernement afghan refuse « par principe » un échange entre des prisonniers et des otages, la Corée du Sud a appelé à faire preuve de « flexibilité ».
Deux semaines après l’enlèvement de sa fille par des talibans en Afghanistan, Mme Kim Taek-kyung témoigne de la vie des familles, pétries d’une angoisse qui rend tout difficile, même manger ou boire. « À chaque fois que je pense aux otages, je n’arrive pas à boire » : le 19 juillet, la fille de Mme Kim, Han Ji-young, était kidnappée avec les 22 autres Sud-Coréens....