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Actualités - CHRONOLOGIE

CORRESPONDANCE - Ce qui ne se ressemble pas s’assemble… L’esthétique spirituelle de W. McConnell bâtie avec du terre à terre WASHINGTON, d’Irène MOSALLI

Des sculptures pyramidales extrêmement ouvragées, s’élançant sur plus de trois mètres de haut, semblent être arrachées d’un temple asiatique et transposées sur le sol américain, plus précisément dans la galerie d’art Cross MacKenzie, à Washington. Elles sont impressionnantes par leur teneur et leurs tonalités, allant d’un bleu évanescent à un crème chaleureux. En s’en approchant et en les regardant de très près, on distingue toutes sortes de choses qui s’emboîtent les unes dans les autres : des répliques de vases Ming, des animaux, des nains de jardin, des unicornes, des masques, une statue de la Vierge et autre sorte de figurine. Le tout réalisé en céramique par un artiste de renom, Walter McConnell, qui a ainsi assemblé ces pièces dans des installations qu’il appelle « la théorie du tout ». McConnell est un céramiste de renom dont les œuvres ont été acquises par plusieurs musées et qui a constamment une chaire d’art dans de prestigieuses universités. De ses créations groupées sous le thème « La théorie du tout », il dit : « Mon travail est une méditation sur ma relation avec la nature, au sein d’une culture qui en dérive. En cet âge de la technologie où le contact avec la nature, lorsqu’il existe, est au mieux indirect, mon champ d’action est un site où je négocie des idées conflictuelles concernant le monde naturel avec lequel je forge une connexion. » Fantaisie et mysticisme Ainsi, la terre devient la matrice de son inspiration. De cette glaise, il tire une inspiration pour créer une multitude de formes, pour réaliser ce qu’il appelle « la théorie du tout ». Des formes qui vont du plus raffiné au plus kitsch, en passant par une reprise de la porcelaine centre-européenne des XVIIIe et XIXe siècles, abondamment ornée d’une traditionnelle imagerie botanique. Puis il empile savamment le tout. Et, en définitive, le travail accompli transcende les éléments terre à terre de la société de consommation pour atteindre un monument dont l’architecture, dégageant une grande spiritualité, réfère aux stupas hindous. La sensibilité de l’artiste aura été ainsi capable de transformer la production de la culture pop en une iconographie orientale digne du concept du culte et de l’offrande. C’est cela sa « théorie du tout ». Ces sculptures de grande taille, basées sur l’idée de la multiplicité, remplissent l’espace où elles sont posées d’un air fait de fantaisie et de mysticisme. Ce qui peut être un clash entre le divin et l’humain finit par devenir plutôt une entité esthétique que McConnell qualifie de « cosmologie du kitsch », qui assemble ce qui, à l’origine, n’est pas fait pour s’assembler. Le nouveau souffle qu’il leur donne les envoie dans les hautes sphères.
Des sculptures pyramidales extrêmement ouvragées, s’élançant sur plus de trois mètres de haut, semblent être arrachées d’un temple asiatique et transposées sur le sol américain, plus précisément dans la galerie d’art Cross MacKenzie, à Washington. Elles sont impressionnantes par leur teneur et leurs tonalités, allant d’un bleu évanescent à un crème chaleureux....