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Le projet de déclaration de l’ONU sur la 1701 dénonce la construction par le Hezbollah de fortifications dans la Békaa

De notre correspondante aux Nations unies, Sylviane ZEHIL À la suite de l’exposé sur la situation au Liban présenté mercredi dernier par le coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, Michael Williams, au Conseil de sécurité de l’Onu, la France, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont fait circuler hier un nouveau projet de déclaration présidentielle sur la mise en œuvre de la résolution 1701 et le rapport de la mission internationale d’évaluation de surveillance de la frontière entre la Syrie et le Liban. « Le texte tient compte de toutes les dispositions de la 1701, y compris celles relatives aux fermes de Chebaa. Il tient aussi compte du rapport de la mission internationale d’évaluation de surveillance de la frontière libano-syrienne. C’est donc un bon texte », a indiqué le représentant de la France auprès de l’Onu, Jean-Marc de la Sablière. Selon M. Williams, la situation au Liban se détériore un peu plus depuis les combats qui ont opposé il y a un an le Hezbollah à l’armée israélienne. Il avait déclaré, dans son exposé, que des progrès ont été réalisés dans le cadre de la résolution 1701. Sur la question des fermes de Chebaa, il avait précisé que le cartographe des Nations unies était à pied d’œuvre pour régler l’épineux problème de la délimitation de la frontière libano-syrienne. À ce sujet, il faut noter que le cartographe des Nations unies est dans les dernières phases de ses travaux qui reposent sur les archives coloniales françaises ainsi que sur les documents et cartes soumis par le gouvernement libanais. Il existe enfin des pourparlers avec les Israéliens en plus d’une visite sur le terrain. L’ONU a aussi demandé à la Syrie un compte-rendu de la commission de délimitation de la frontière syrienne de 1963-64, mais sans succès pour l’instant. Le Premier ministre Fouad Siniora avait prévenu les grandes puissances que les résolutions internationales doivent « respecter l’indépendance et la souveraineté du Liban ». Il avait plusieurs fois insisté sur le fait que le secteur des fermes de Chebaa, occupé par Israël, devait être mis sous la juridiction de l’ONU avant son retour sous souveraineté libanaise. M. Williams avait exprimé devant le Conseil sa préoccupation face à la gravité de la situation au Liban. Il avait aussi abordé la question de la porosité de la frontière entre la Syrie et le Liban, et l’incapacité de l’administration libanaise à faire respecter cette frontière. Au sujet de la Syrie qui occupe 400 kilomètres carrés du Liban sans réaction officielle des États-Unis et de la communauté internationale, Farhan Haq, porte-parole adjoint de Ban Ki-moon, s’est abstenu de tout commentaire. « Je n’ai pas assez d’informations sur ce sujet. Par conséquent, no comment », a-t-il dit à L’Orient-Le Jour. Concernant le trafic d’armes à destination de divers groupes au Liban, le coordonnateur spécial avait souligné que la grande majorité des informations sur cette question contenue dans le rapport du secrétaire général provenait du gouvernement libanais et de ses services de sécurité libanais. Le projet de déclaration présidentielle Pour en revenir au projet de déclaration présidentielle, il réaffirme le soutien du Conseil de sécurité à « la souveraineté, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique et l’unité du Liban, sous la seule autorité de son gouvernement légitime et démocratiquement élu ». « Le Conseil encourage les efforts en vue de la réconciliation et du dialogue politique et condamne toute tentative visant à déstabiliser le Liban et violer sa souveraineté, souligne le projet de déclaration. Le Conseil réaffirme qu’il ne devrait y avoir aucun armement ou aucune autorité au Liban en dehors de l’État libanais. » Après avoir souligné son attachement à l’application intégrale de la résolution 1701, le Conseil appelle toutes les parties concernées à coopérer avec le secrétaire général de l’ONU afin d’aboutir à un cessez-le-feu permanent au Liban-Sud. Condamnant toutes les attaques terroristes contre la Finul, le Conseil presse les parties concernées à respecter leur engagement à préserver la sécurité du personnel de la Finul. Le Conseil met l’accent, en outre, sur la nécessité pour les forces de l’ONU d’accroître ses capacités d’investigation au sujet des attaques terroristes. Le projet de déclaration présidentielle exprime par ailleurs l’inquiétude du Conseil au sujet de la contrebande d’armes le long de la frontière libano-syrienne ainsi que son inquiétude concernant « les rapports, qui n’ont pas été démentis, faisant état de la construction par des éléments du Hezbollah de nouvelles fortifications dans la vallée de la Békaa ». « Le Conseil prend note des informations rapportées par le gouvernement libanais au sujet d’activités dangereuses menées par des éléments armés et des groupes relevant du FPLP-CG et de Fateh-Intifada, poursuit le texte. Le Conseil réitère son appel au désarmement de toutes les milices. Il met l’accent sur l’obligation de tous les États membres, plus particulièrement la République arabe syrienne et l’Iran, de prendre toutes les mesures qui s’imposent afin d’appliquer le paragraphe 15 de la résolution 1701 se rapportant à l’embargo sur les armes. » Après avoir souligné que la Syrie devrait accroître ses efforts afin de contrôler sa frontière avec le Liban, le projet de déclaration présidentielle souligne que le Conseil exprime sa profonde inquiétude du fait que le Hezbollah n’a pas libéré les deux soldats israéliens enlevés en juillet 2006. En conclusion, le document exprime l’espoir de progrès dans les pourparlers libano-syriens visant à délimiter les frontières entre les deux pays.

De notre correspondante aux Nations unies, Sylviane ZEHIL

À la suite de l’exposé sur la situation au Liban présenté mercredi dernier par le coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, Michael Williams, au Conseil de sécurité de l’Onu, la France, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont fait circuler hier un nouveau projet de déclaration présidentielle sur...