L’École hôtelière de la fondation al-Kafaat à l’heure japonaise pour le dîner de fin d’année

Le dîner annuel de l’École hôtelière de la fondation al-Kafaat, dirigée par le chef Ramzi Choueiri, a réuni cette année professeurs, partenaires locaux et européens ainsi que les fondateurs Lily et Nadeem Choueiri, sous le patronage de l’ambassadeur du Japon, M. Yoshihisha Kuroda, dont le pays était à l’honneur ce soir-là. Les invités ont ainsi pu déguster un menu composé de sushis, de tempura et de teriyaki entièrement préparé par les élèves de l’école. Le menu était servi par des « geishas » d’un soir, dans des plats japonais en céramique, disposés autour d’ikébanas (arrangement floral japonais) faisant office de centres de table, sous une constellation d’oiseaux en origami (technique japonaise de pliage du papier). Cette initiative ne s’est pas limitée aux étudiants de l’école hôtelière, puisqu’elle avait pour but de faire participer un maximum de filières de la fondation al-Kafaat. La fondation dispose en effet de deux campus professionnels formant des jeunes et des moins jeunes ayant des difficultés financières et sociales, ou encore souffrant de handicaps physiques ou mentaux, dans des domaines aussi variés que la coiffure, le maquillage, le stylisme, l’art floral, la joaillerie ou l’audiovisuel. Tous ont participé ce soir-là à l’organisation de l’événement. Certains ont créé et exécuté les « kimonos » des serveuses. D’autres se sont occupés du maquillage, des centres de table ou encore des souvenirs offerts à chaque invité : des baguettes chinoises liées par le sceau de l’école et confectionnées par les étudiants en bijouterie. Les services japonais en céramique ont été spécialement fabriqués pour l’occasion par des adultes présentant des handicaps mentaux. Ils suivent tous une formation professionnelle dans l’un des centres spécialisés de la fondation, Le Village, situé à Saki al-Hadath. Au total, la fondation dispose de cinq centres spécialisés. Devenu une tradition annuelle grâce au chef Ramzi Choueiri, qui a initié ce projet depuis quatre ans, le dîner de la fondation al-Kafaat met à l’honneur un pays pour chaque année académique. Après l’Italie, la France et l’Espagne, les étudiants de l’école hôtelière ont ainsi pu étudier la culture, l’histoire et la gastronomie japonaises, entraînant avec eux dans leur aventure leurs camarades des autres filières. Ils ont été initiés à la cuisine japonaise par le chef de l’ambassade du Japon lui-même, le seul cuisinier japonais à vivre au Liban, M Koji Adashi, lui aussi présent. Après le dîner, le chef Ramzi a prononcé un discours rappelant le travail entrepris par la fondation depuis cinquante ans et a remercié l’ambassadeur du Japon qui a assisté au dîner en compagnie de son épouse. « L’implication de l’ambassade du Japon a dépassé nos espérances », a-t-il déclaré. Dans le cadre de leur formation, les étudiants avaient été reçus à l’ambassade, puis le chef cuisinier s’est lui-même déplacé à l’école. Il a encadré les étudiants, les épaulant durant toute leur formation qui a pris fin avec le dîner annuel. En signe d’appréciation de l’assistance fournie par l’ambassade du Japon, la fondation al-Kafaat a remis à M. Kuroda une plaque commémorative ainsi qu’un plat à sushis en céramique, tous deux confectionnés par les étudiants de la fondation. Le chef Koji Adashi a, quant à lui, reçu en guise de remerciements une tenue de cuisinier sur laquelle l’emblème de la fondation et le drapeau libanais ont été imprimés. L’ambassadeur nippon a par la suite pris la parole pour féliciter « la fondation pour une longue action sociale et humanitaire durant ces cinquante ans, et le grand respect qu’elle nous inspire ». La soirée s’est achevée par la remise de diplômes d’honneur à tous les élèves ayant participé à l’organisation de ce dîner, une façon d’encourager ces jeunes apprentis qui terminent leur formation et devront se faire une place sur le marché du travail dès le mois prochain. Léa KHAYATA