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Actualités - OPINION

Sortir de l’isolement Rudolph MANASTERSKI

Les Libanais semblent de moins en moins nombreux à comprendre l’attitude, depuis quelques mois, du président de la République, qui affiche son inquiétude devant la détérioration du climat politique dans le pays. Dans ce cadre, il déplore le fait qu’au lieu de s’entendre et de resserrer les rangs pour faire face à la crise actuelle, les leaders sont de plus en plus divisés. Les chefs spirituels, de leur côté, se contentent dans leurs prêches hebdomadaires de formuler des critiques sans chercher à dénoncer les véritables causes de nos problèmes, alors que, de jour en jour, la situation devient plus chaotique. La réunion informelle interlibanaise, portant sur des thèmes aussi cruciaux qu’un gouvernement d’union nationale, l’élection présidentielle de septembre prochain, une nouvelle loi électorale, aurait-elle dû être tenue à La Celle-Saint-Cloud, en France ? Le chef de l’État n’aurait-il pas dû lui-même prendre l’initiative de réunir au palais de Baabda nos principaux hommes politiques pour débattre de sujets censés, après tout, déterminer l’avenir du Liban et des jeunes générations ? Là se dresse une embûche de taille : pour nombre de ministres, députés, chefs de groupe, le chef de l’État ne se cantonne pas à son rôle d’arbitre, se plaçant au-dessus de la mêlée. Le président, soutiennent-ils, devrait assumer le rôle qui lui est dévolu par la Constitution et être juge, non pas partie. D’ailleurs, ajoutent-ils, l’accord de Taëf lui donne la possibilité de se tenir à égale distance de toutes les parties et de toutes les communautés. De tels arguments justifient-ils que l’on ait jugé nécessaire de se déplacer à l’étranger pour se retrouver ?... Confronté à une inquiétante dégradation de la situation, le peuple serait reconnaissant au président de la République s’il initiait une ultime action à l’échelle nationale relevant de ses prérogatives : une réunion, sous son égide, de Libanais représentant toutes les tendances, toutes les communautés, capables d’analyser en profondeur les causes de nos malheurs, loin de toute surenchère. Ils prescriraient alors les mesures qui s’imposent, convaincraient l’opinion publique de leur bien-fondé et veilleraient à leur application. Ce faisant, ils contribueraient à protéger le sol national des convoitises et instaureraient une atmosphère de stabilité politique permettant une relance des activités dans tous les domaines et à tous les niveaux. Le Liban mérite cela. Rudolph MANASTERSKI Ancien conseiller à la Réforme administrative Article paru le Mardi 24 Juillet 2007
Les Libanais semblent de moins en moins nombreux à comprendre l’attitude, depuis quelques mois, du président de la République, qui affiche son inquiétude devant la détérioration du climat politique dans le pays. Dans ce cadre, il déplore le fait qu’au lieu de s’entendre et de resserrer les rangs pour faire face à la crise actuelle, les leaders sont de plus en plus...