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Actualités

Humeur Balivernes

Qu’est-ce qui actuellement peut encore nous intéresser chez nos hommes et femmes politiques ? Leur attachement à vouloir détruire, morceler, fragmenter le Liban ? Ou bien leur détermination à refuser d’admettre les droits de l’autre, considéré comme hérétique u persona non grata, qu’il soit maronite, sunnite, chiite ou druze ? Je ne sais plus, je suis incapable de comprendre ce que ces politicards concoctent ou fricotent. Quand même, je perçois chez certains des desseins inavoués. Pour la majorité des Libanais, qui ploient dans la souffrance depuis 15 ans sous leur férule, l’actualité récente ressemble à un début de nihilisme. Pas un jour ne passe sans qu’une nouvelle calamiteuse vienne déloger celle de la veille, qui, en temps normal, aurait suffi à nourrir les picadors des médias pendant une bonne semaine. Lesquels picadors sont dans une forme olympique. Ils ne se contentent pas de planter des banderilles dans le cuir chevelu des responsables. Ils enquêtent ferme. Chaque jour ou presque, un article fleuve ouvre les vannes d’un nouveau scandale, d’une conspiration au plus haut niveau et donne une description apocalyptique d’une situation obscure. Et s’il ne s’agissait que de médias... Au gouvernement, dans l’opposition, au Parlement, chez les banquiers, les syndicats, les universitaires, c’est l’hallali. Ce ne sont que batailles rangées, affrontements (pas toujours) verbaux entre durs à cuir du 14 et irascibles du 8, racaille contre Sérail, dissidence contre présidence, sinistres contre ministres, dépités contre députés, sbires contre cerbères, miliciens-pittbulls contre militants-rotweillers, gendarmes acharnés contre manifestants décharnés. Le pays est agité par un chahut sans fin. Tout se passe comme si le destin s’entêtait à saper un à un les points forts qui unissaient les Libanais (les vrais). Toutes les critiques, toutes les médiations, tous les conseils, nos politicards n’en ont cure. Ils n’en font qu’à leur tête de... linotte ! Je suis sûr qu’ils sont atteints d’une maladie incurable, « la psychonévrose », ce qui signifie qu’il existe chez eux un conflit psychosomatique entre le Moi (eux) et le Ça (nous). Pour vous donner un aperçu de leurs états d’âme (s’ils en ont), voilà ce que cela donne : le premier (martial) veut diriger le Liban comme on dirige une caserne, le deuxième (préhistorique) préférerait ramener le pays au temps des cavernes, le troisième (ivre mort) pense que notre chère terre ne vaut pas une taverne, le quatrième (baroudeur) préfère faire sauter sa giberne, le cinquième (superstitieux) croit en son étoile et se frotte la lanterne (magique ?), le sixième (pétroleur) carbure au volant de sa citerne, le septième (outre-atlantiste) chez les Américains hiberne. Par contre, le huitième (enturbanné) à Téhéran hiverne, le neuvième (barbouzard) à Damas se prosterne, le dixième (faux-fuyant) plonge à travers la poterne, le onzième (revanchard) est décidé à prendre le pouvoir à bord de ses basternes, le douzième (grincheux) pleurniche chez papa Chirac qui le materne, le treizième (paranoïaque) à Asfourieh s’interne, le quatorzième (myope) à peine à deux mètres discerne, le quinzième (ongulé) barrit comme un pachiderme. Et moi, le énième (plouc), constate que toute ces agitations schizophréniques ne sont que pures... balivernes. Alors citoyens naïfs, pour votre propre gouverne, sachez que c’est ainsi qu’on édifie une république ultra... moderne. Peut-être un jour, un an, un siècle, notre dramatique situation inspirera un excellent roman de politique-fiction digne d’un Jules Verne. Nahi LAHOUD Producteur de théâtre

Qu’est-ce qui actuellement peut encore nous intéresser chez nos hommes et femmes politiques ? Leur attachement à vouloir détruire, morceler, fragmenter le Liban ? Ou bien leur détermination à refuser d’admettre les droits de l’autre, considéré comme hérétique u persona non grata, qu’il soit maronite, sunnite, chiite ou druze ? Je ne sais plus, je suis incapable de...