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Actualités - OPINION

Propos désabusés

Le monde pensant a défini une fois pour toutes les critères qui concernent une espèce précise d’êtres vivants face au reste du monde animal. Il s’agit, bien évidemment et quelle que soit la couleur de sa peau, de l’être humain, cet animal spécifique doté de l’esprit. Comme base, un seul axiome : tous les individus de ladite catégorie sont égaux en droits et en devoir par-devers la vie qui les anime. Fort bien ! Malheureusement, depuis que les hommes se sont constitués en groupements appelés à vivre en société, ils ont tôt fait de se distinguer les uns par rapport aux autres. S’ils ont, de la sorte, illustré la nécessité d’une diversification des genres, à la manière des multiples pétales d’une fleur, lui garantissant toute sa beauté, ils ont en même temps occulté, par leur égoïsme générateur de cupidité, le point central qui les disposait autour de lui et qui reste la seule raison de leur harmonie supposée. La chose publique implique ainsi, par excellence, une loi naturelle hors de laquelle point de salut. Qu’en avons-nous fait depuis que l’histoire s’est mise en marche ? Ce serait lapalissade et perte de temps que de résumer toutes les vicissitudes qui auront subdvisé la race humaine tantôt en adeptes d’une vague philosophie, tantôt en fidèles d’une doctrine religieuse, lorsque ce ne sont pas carrément des membres de sectes diverses… Voilà pourquoi, au vu des misères publiques auxquelles nous restons soumis après des siècles d’existence, je m’octroie le droit de m’adresser ici au groupement le plus remuant de mes frères en humanité : les sémites d’origine hébraïque, communément nommés juifs. Leur histoire tourmentée a meublé toutes les époques connues à ce jour. Jusqu’au moment où, à tort ou à raison, les évènements du XXe siècle leur ont permis de former une nation et de la construire sur un territoire sujet à caution. Ce n’est pas ici le lieu de discuter du bien-fondé de pareil choix. Les faits sont là : Israël existe aujourd’hui sur la carte de la planète. Et il occasionne, par sa seule présence et suite à la manipulation maladroite de ses droits, les remous cruels et stériles que nous connaissons depuis plus de 50 ans. Mettons de côté tous les griefs, justifiés ou pas. Oublions l’injustice des uns, la bêtise des autres, la regrettable errance dans laquelle se sont perdus certains. Et voyons d’un œil objectif si d’aventure une solution quelconque ne pourrait pas se dégager du chaos dans lequel reste plongé tout le Moyen-Orient. Et qui risque d’entraîner dans son sillage le reste du monde actuel. La paix, au sens élargi du terme, est tributaire aujourd’hui du règlement de la question israélo-palestinienne. Que ce soit l’Irak, le Liban ou la Jordanie, tous les malheurs qui les menacent trouveraient leur apaisement dans la réponse à donner à cette question lancinante et désespérément renouvelée : et puis quoi après ? S’il est un groupe, dans ce magma moyen-oriental, qui se targue d’intelligence et de bon sens, c’est bien le groupe juif. Et s’il en était un qui se serait enlisé dans une stratégie politique mal calculée, ce serait encore lui. J’en apporte plus loin la preuve matérielle et irréfutable. Car que voyons-nous en ce moment ? Rien qu’une haine incommensurable qui engloutit tous les jours davantage un nombre de plus en plus grand de créatures. La haine est une arme terrible et imparable. On peut vaincre une population par la victoire des armes. Mais aucune arme, de quelque origine qu’elle soit, ne pourra jamais réduire la haine au silence. Et ce ne sont pas les hordes fanatisées, et hélas soumises depuis des décennies à d’infâmes injustices, qui seront les premières à se taire. Qui ne veut comprendre l’évidence de ce fait ne mériterait plus d’être qualifié du lucide. Aussi dois-je me tourner, au premier chef, vers tous ceux qui, en Israël et hors d’Israël, croient tenir entre leurs mains les destinées de ce peuple tout autant élu que maudit. Aux Olmert, Barak et Netanyahu, aux sionistes révélés ou cachés dans ce vaste monde, aux politiciens d’origine juive infiltrés dans l’Administration américaine, aux journalistes, économistes, savants et chercheurs juifs qui, de Russie jusqu’à l’Amérique du Sud, ont essaimé et fonctionnent à plein rendement pour le prétendu bonheur de leurs coreligionnaires, à tous ceux qui suivront des yeux cette analyse aussi audacieuse que pragmatique, je dirai ceci : la situation dans laquelle se trouve Israël ne peut évoluer qu’en s’aggravant, au désavantage des Israéliens. N’est pas si sot qui, dans la région, leur prédit tôt ou tard une disparition inéluctable. Nous en avons ri, c’est vrai ! Mais l’idée n’est pas fausse. Elle pourrait se vérifier dans le demi-siècle qui vient. Je le déclare par compassion pour ces frères en humanité que sont, tout de même, les Israéliens. Il y a aujourd’hui, parmi eux, pas moins de 700 000 concitoyens musulmans et druzes. Dans moins de cinquante ans, ces derniers risquent de frôler les cinq millions. Ce n’est qu’une image, mais elle doit donner à beaucoup réfléchir. Que l’on se souvienne de l’Empire ottoman qui comptait sur le territoire turc 20 pour cent des chrétiens à l’aube du XXe siècle. Ils ne sont plus, aujourd’hui, que 0,2 pour cent. Considérez les chaldéens et les syriaques en Irak. Qu’en reste-t-il maintenant ? Voyez ces chrétiens du Liban qui se vautraient dans leur belle majorité en 1930 et se croyaient intouchables. Comment les Israéliens s’en sortiront-ils, s’ils ne veulent pas, aujourd’hui avant demain, reconsidérer leur situation et remodeler les lois de leur Constitution, en prenant exemple sur… le Liban ? Le pays-message n’est pas l’exlusivité du Liban, malgré le souvenir que nous laisse Jean-Paul II. Si les juifs d’Israël et d’ailleurs ne se laissent pas convaincre de l’urgence d’une autre vision de leur démocratie, ils peuvent être certains qu’ils iront à la ruine. Si Israël ne se ravise pas sur-le-champ, ne modifie pas sans complexe les fondements de son État, s’il ne programme pas clairement les termes d’une paix avec ses voisins, loin de toute ruse et de toute alliance secrète avec qui l’on sait, s’il ne dévoile pas mondialement ses intentions et ne les applique pas le plus rapidement possible, il ira à sa perte. Les lois de l’évolution sont sans appel. Voilà pourquoi, au lieu de s’acharner sur le Liban, au lieu d’aider à démolir la forumule libanaise, par accord tacite avec ses faux ennemis jurés, les Syriens, Israël serait mieux inspiré de faire remettre sur pied notre pauvre patrie, dont il se joue sans vergogne depuis sa création, de faire comprendre aux Syriens de se tenir cois, et aux Américains de lâcher du lest pour que fonctionne la véritable paix. À eux et à eux seuls incombe leur propre futur. Car si le Liban disparaissait, qu’y gagneraient-ils ? Un simple sursis, peut-être, avant que le fanatisme ne l’emporte à son tour en Syrie même. Entouré de Syriens, à la cupidité jamais assouvie, d’Irakiens rompus désormais au terrorisme, de Palestiniens le minant du dehors comme du dedans, comment Israël croit-il s’en sortir s’il gomme de la carte mondiale le seul exemple à sa portée, d’un pays rétabli dans sa convivialité séculaire ? Un Liban servant de gabarit pour tous les pays de la région. L’agent alaouite ne peut s’éterniser à son poste. Viendra un jour où la roue tournera fatalement parce que la vérité finit toujours par se frayer un chemin. Je m’étonne que l’intelligence légendaire du juif n’ait pas encore clignoté de ce côté-ci des choses. On me dira : tu rêves ! Et d’abord qui es-tu pour t’aviser de donner des conseils à l’une des puissances mondiales les plus futées ? Je répondrai benoîtement : c’est vrai ! Mais quelques-uns me liront. Qu’ai-je à y perdre ? Ma patrie ? C’est à moitié fait. Mon âge ? Il tire à sa fin. Reste l’idée, l’appel, le vœu qui pourraient rencontrer une oreille favorable. On ne crie pas forcément dans le désert. Sauf s’il n’y a plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. Louis Ingea Architecte d’intérieur

Le monde pensant a défini une fois pour toutes les critères qui concernent une espèce précise d’êtres vivants face au reste du monde animal. Il s’agit, bien évidemment et quelle que soit la couleur de sa peau, de l’être humain, cet animal spécifique doté de l’esprit.
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