Révélations de l’un des assassins du ministre de l’Industrie L’enquête démontre l’implication du FPLP-CG dans l’assassinat de Pierre Gemayel

Des sources de sécurité citées par l’agence al-Markaziya et par Naharnet ont indiqué hier que le FPLP-CG d’Ahmad Jibril a joué un rôle dans l’assassinat du député et ministre de l’Industrie, Pierre Gemayel. Des sources dignes de foi ont ainsi affirmé que le véhicule utilisé lors de l’assassinat a été volé un mois avant le crime. Le véhicule, type Honda CRV, a été volé de Broummana en octobre 2006 et transporté dans le Hermel, au nord de la Békaa. Peu de temps après, un membre du FPLP-CG a pris contact avec les voleurs et un troc a été effectué : la voiture contre une quantité non négligeable d’armes. La voiture a ainsi été utilisée le 21 novembre par l’un des assassins, un mois après avoir été volée de Broummana, puis a été transférée en Syrie. Damas l’a par la suite renvoyée au Liban en décembre 2006 suite à un mandat publié par Interpol. Des tests effectués en laboratoire ont montré que deux des assassins de Pierre Gemayel étaient dans ce véhicule lorsque le crime a été commis, et que ceux-ci ont par la suite été tués lors des affrontements qui ont éclaté entre l’armée libanaise et Fateh el-Islam, le 20 mai dernier dans la rue Mitein, à Tripoli. Les corps des deux miliciens ainsi que des échantillons prélevés du véhicule sont actuellement en train d’être examinés afin de déterminer l’identité de tous les individus qui ont pris part à la fusillade qui a coûté la vie au ministre de l’Industrie. D’autre part, les forces sécuritaires concernées ont déclaré que c’est grâce aux aveux d’un suspect, de nationalité non libanaise, que l’enquête a considérablement avancé. Cet individu a ainsi avoué avoir pris part à l’opération qui s’est soldée par la mort de Pierre Gemayel. Les enquêteurs ont aussi indiqué qu’un lien avait été établi entre l’assassinat de Pierre Gemayel, les attentats de Aïn Alak et les événements de Tripoli et de Nahr el-Bared. De source judiciaire, on indique en outre que le point faible dans l’assassinat de Pierre Gemayel réside dans la nature des munitions utilisées, munitions qui permettent de révéler la partie et le pays derrière l’attentat. La source a ajouté que tous les détails de l’enquête et ses liens avec le groupuscule de Fateh el-Islam ont été transférés à la commission d’enquête de l’ONU, et c’est notamment dans ce cadre qu’il faut placer la visite à Damas du président de la commission d’enquête, Serge Brammertz. Ce dernier compte se rendre la semaine prochaine à New York, où il présentera au Conseil de sécurité un cinquième rapport détaillé sur l’avancement du travail de la commission. Le rapport en question est prévu pour le 19 juillet, mais les sources citées par al-Markaziya précisent que M. Brammertz compte observer la même ligne de conduite que celle qu’il a adoptée dans les précédents rapports. Il se refuse ainsi de publier dans ses rapports d’étape la totalité des détails ayant trait à l’assassinat de Rafic Hariri et fera cela uniquement devant le tribunal international lorsque celui-ci sera créé.