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Actualités - CHRONOLOGIE

Olympisme - La candidature a été dopée par l’intervention personnelle du président Poutine Sotchi, première ville russe à organiser les JO d’hiver en 2014

La ville russe de Sotchi, dont la candidature a été dopée par l’intervention personnelle du président Vladimir Poutine, a obtenu l’organisation des Jeux olympiques d’hiver 2014. Poutine s’était rendu ces derniers jours au Guatemala pour s’exprimer devant le Comité international olympique (CIO), et son intervention très policée, en trois langues – anglais, français et allemand –, a dû plaire aux membres du CIO, qui ont attribué les Jeux 2014 à Sotchi avec quatre voix d’avance sur Pyeongchang la sud-coréenne. Sotchi a battu Pyeongchang par 51 voix contre 47 au second tour de vote. Pyeongchang était en tête au premier tour avec 36 voix, Sotchi en avait alors obtenu 34 ; l’autrichienne Salzbourg, qui n’en avait recueilli que 25, avait été éliminée. La délégation russe a laissé libre cours à sa joie lorsque le président du CIO, Jacques Rogge, a ouvert l’enveloppe et annoncé le nom de la ville organisatrice. « Nous sommes heureux et satisfaits, et avons une grande dette de reconnaissance envers le CIO », a dit à Reuters Dmitry Tchernichenko, directeur général du comité de candidature Sotchi-2014. Poutine, qui avait quitté le Guatemala avant le vote pour regagner Moscou, a téléphoné de son avion. « Il était excité et a félicité chacun d’entre nous », a dit le vice-Premier ministre russe Alexandre Joukov, resté à Ciudad de Guatemala. Rogge a déclaré que la présence de Poutine au Guatemala avait été un facteur important. « C’est très rassurant pour le CIO, a-t-il reconnu. Cela témoigne du soutien des autorités gouvernementales, ce qui est très, très important. » Rogge a ajouté ne pas avoir été surpris par la victoire de Sotchi. « J’avais prévu une issue serrée et cela a été le cas, mais Sotchi méritait de l’emporter », a-t-il estimé. Pour Evguéni Plouchenko, champion olympique russe de patinage artistique, la présence de Poutine a été décisive. « Il s’est exprimé en trois langues et nous a vraiment donné beaucoup d’énergie, a-t-il dit. Il a fait un excellent travail. » Sotchi est une station des bords de la mer Noire située au pied du Grand Caucase, non loin de la région sécessionniste géorgienne d’Abkhazie, et non loin aussi de zones de conflit comme la Tchétchénie. Déprime des Sud-Coréens et des Autrichiens Ce sera la toute première fois qu’une ville russe organisera des JO d’hiver. Moscou, alors capitale de l’Union soviétique brejnévienne, avait accueilli en 1980 des JO d’été boycottés par nombre de pays occidentaux du fait de l’intervention de l’Armée rouge en Afghanistan. Ville de 400 000 habitants, Sotchi se trouve à 1 500 km au sud de Moscou. Les champs de neige qui serviront aux épreuves olympiques se situent à une cinquantaine de kilomètres de la ville, dans la zone montagneuse de Krasnaïa Poliana. Une nouvelle route à trois ou quatre voies et une ligne de chemin de fer vont être construites pour faciliter l’accès aux deux zones qui accueilleront les épreuves. Sotchi avait déjà été candidate en 2002 aux Jeux d’hiver, mais c’est Salt Lake City qui avait raflé la mise. La délégation russe a minimisé le fait que Sotchi se trouve non loin de zones de conflit. Le fait que Poutine vienne skier sur les hauteurs de Sotchi, a-t-elle fait valoir, montre que les autorités russes sont à même d’assurer la sécurité dans la région. Poutine possède une datcha dans la région de Sotchi, ville plus connue jusqu’à présent comme station estivale. Le maître du Kremlin se rend souvent dans la région pour skier dans les montagnes surplombant la mer Noire. À Sotchi, la foule réunie au cœur de la nuit pour attendre le résultat du vote a fait la fête, dansant, tirant des feux d’artifice sur la place centrale. En revanche, au Guatemala, la délégation de Pyeongchang était consternée. C’est la seconde fois que la victoire échappe de peu à cette ville, qui avait déjà perdu face à la canadienne Vancouver pour l’attribution des JO d’hiver 2010. « C’est comme avoir été poignardé dans le dos, a déclaré le directeur du département développement de Pyeongchang, Jeon Yong-kwan. Je ne comprends pas. Nous avons travaillé pendant des années à améliorer notre précédente candidature. Nous avons fait tout ce que demandait le CIO. » La délégation de Salzbourg, ville qui avait déjà fini troisième voici quatre ans, était tout autant déprimée. Le Premier ministre autrichien, Alfred Gusenbauer, était amer : « Si c’est une question de pouvoir politique et de gros sous, alors Salzbourg n’avait aucune chance. » « Je suis persuadé que le concept que nous présentions était absolument le meilleur », a-t-il ajouté.

La ville russe de Sotchi, dont la candidature a été dopée par l’intervention personnelle du président Vladimir Poutine, a obtenu l’organisation des Jeux olympiques d’hiver 2014.
Poutine s’était rendu ces derniers jours au Guatemala pour s’exprimer devant le Comité international olympique (CIO), et son intervention très policée, en trois langues – anglais,...