Le ministre allemand des Finances Peer Steinbrück a mis en garde hier la France contre un report de son objectif de retour à l’équilibre budgétaire, estimant que cela « poserait un problème » pour les autres pays membres de la zone euro.
« Si la France devait sortir des objectifs de moyen terme que nous avons décidés tous ensemble, avec les Français, il y aurait un problème », a dit M. Steinbrück lors d’une conférence de presse.
Le Premier ministre français François Fillon avait confirmé mardi le report à 2012 du retour prévu à « l’équilibre » du budget, au lieu de la date butoir de 2010 prévue par le pacte de stabilité européen.
Le ministre des Finances allemand a dit qu’il « écouterait avec grand intérêt le chef de l’État français » Nicolas Sarkozy, qui a l’intention de participer en juillet à la prochaine réunion de l’Eurogroupe.
Si M. Sarkozy devait confirmer les propos de M. Fillon, « je m’attends à des discussions », a encore dit M. Steinbrück.
Berlin vise de son côté un déficit public (État fédéral, États régionaux, communes, caisses de Sécurité sociale) d’entre 0 et 0,5 % du produit intérieur brut (PIB) dès 2010.
M. Steinbrück a présenté hier son projet de budget 2008 pour le seul État fédéral, et a promis de présenter au plus tard en 2011 un budget fédéral à l’équilibre, en n’excluant pas formellement d’y arriver avant.
Il a posé au début de la conférence de presse aux côtés d’un grand poster représentant une paire de pieds sur une balance, dont l’aiguille est pointée sur zéro : « Nous arriverons au (déficit) zéro ! » a-t-il martelé.
Pour 2008, le budget de l’État fédéral allemand doit encore accuser un déficit de 12,9 milliards d’euros, avec des dépenses en hausse de 4,7 %.
M. Steinbrück a qualifié de « responsable » sa prévision d’un budget fédéral à l’équilibre en 2011, indiquant ne « pas vouloir faire de promesses qui ne seraient pas tenues ».
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