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Jo-Wilfried Tsonga sur un nuage vert

Grand espoir du tennis français après son titre chez les juniors à l’US Open 2003, Jo-Wilfried Tsonga, 110e mondial, est en train de tout fracasser sur son passage après deux années passées à panser de sérieuses blessures qui n’ont fait qu’attiser sa soif de vaincre. À 22 ans, l’athlétique Manceau, dont le papa est né au Congo, s’est hissé en huitièmes de finale de Wimbledon où l’attend aujourd’hui un choc fratricide face à son ami Richard Gasquet, tête de série numéro 12. Le « plan vert » fonctionne à merveille. Incité par son entraîneur Éric Winogradsky à faire l’impasse sur Roland-Garros pour affiner sa préparation pour la saison sur herbe, Jo-Wilfried Tsonga récolte les dividendes d’un travail dans l’ombre des grands dont il ne faisait que croiser la route à Roland-Garros. « Le matin, j’allais tôt au CNE (Centre national d’entraînement) pour bosser mon physique en salle de gym », explique le joueur, successivement victime d’une hernie discale et d’une blessure au genou. « Ensuite, je reprenais mon vélo pour aller m’entraîner sur dur au TC Paris avant de retourner à Roland-Garros pour une nouvelle séance de physique. » Mais au matin du 6 juin, date de son premier tour au Challenger de Surbiton, dans la banlieue sud de Londres, le Français n’était sûr de rien. « D’ailleurs, j’ai eu un match accroché face au Canadien Niemeyer », se souvient-il. Le week-end des finales à Roland-Garros, Jo-Wilfried Tsonga tentait le pari fou de cumuler les phases finales à Surbiton et trois tours de qualifications au Queen’s. Le dimanche soir, « Jo » tenait à la fois le trophée du vainqueur (NDLR : en battant Ivo Karlovic en finale) et son ticket pour le tableau final du prestigieux tournoi londonien, suscitant la curiosité. Le 16 juin, il signait un exploit remarquable au Queen’s face à l’ancien numéro un mondial australien Lleyton Hewitt qu’il battait 7-6, 7-6. Le lendemain, fatigué par ses efforts à répétition, il craquait en huitièmes de finale face au Croate Marin Cilic, mais son parcours avait séduit les organisateurs de Wimbledon qui lui épargnaient la difficile épreuve des qualifications à Roehampton en lui attribuant une wild-card. « Je leur a envoyé une lettre de remerciements », dit-il. Sur les courts du All England Club, il a confirmé son immense potentiel, battant successivement – et sans abandonner le moindre set – Julien Benneteau, Nicolas Lapentti et Feliciano Lopez. Après son succès face à l’Espagnol, ivre de joie à la manière de certains footballeurs, il a montré avec ses pouces le dos de sa chemisette. « Ça peut vouloir dire : “Laissez-moi un peu de place, j’ai envie de faire partie du truc”. Jusqu’alors, en raison de mes pépins de santé, je n’ai pas pu exprimer ce que je sais faire sur un terrain », a-t-il commenté dans un sourire. Ce tournoi va incontestablement changer sa vie. Grâce aux points accumulés, il se retrouvera aux alentours de la 75e place mondiale. Au minimum car il abordera son duel face à Richard Gasquet sans complexes. « Il joue très bien sur gazon et c’est sûr qu’il va me mener la vie dure, a souligné Jo-Wilfried Tsonga. Richard pense que j’atteindrai un jour les vingt premiers ? Alors qu’il me laisse gagner, ça m’ouvrirait la porte ! La dernière fois qu’on s’était affrontés, c’était en Australie en 2002, on était encore juniors. Aujourd’hui, ce ne sera plus la même musique, ce sera une grosse bagarre, on ne se fera pas de cadeaux. »
Grand espoir du tennis français après son titre chez les juniors à l’US Open 2003, Jo-Wilfried Tsonga, 110e mondial, est en train de tout fracasser sur son passage après deux années passées à panser de sérieuses blessures qui n’ont fait qu’attiser sa soif de vaincre.
À 22 ans, l’athlétique Manceau, dont le papa est né au Congo, s’est hissé en huitièmes de finale...