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Afghanistan - L’attaque est la plus meurtrière depuis la chute du régime des talibans en 2001 Attentat contre un car de la police en plein cœur de Kaboul : plus de 35 morts

Jusqu’à 35 personnes, en majorité des policiers, ont été tuées hier dans une attaque-suicide ayant dévasté un car de la police en plein cœur de Kaboul, l’attentat le plus meurtrier à frapper l’Afghanistan depuis la chute du régime des talibans fin 2001. À Kaboul, l’attentat à l’explosif revendiqué par les talibans visait un autocar transportant des instructeurs afghans de la police. Il est survenu le jour même du lancement officiel de la mission de formation et d’encadrement de la police afghane par l’Union européenne. « Trente-cinq personnes, des policiers et des civils, ont été tuées et 52 autres blessées », a déclaré à l’AFP le chef de la police de la province de Kaboul, Esmatullah Dawlatzai. « Notre enquête nous indique qu’il s’agit d’un attentat-suicide commis par un homme qui se trouvait à l’intérieur de l’autocar », a-t-il ajouté. De nombreuses personnes, dont deux Japonais et un Sud-Coréen « qui passaient dans la zone au moment de l’explosion », ont été blessées, selon la police. Se présentant comme le porte-parole de Jalaluddine Haqqani, considéré comme le numéro deux des talibans, Salahuddin Ayoubi a affirmé au téléphone à l’AFP qu’un « moujahidine, sous les ordres d’Haqqani et faisant partie de la police, a actionné la charge qu’il portait sur lui dans l’autocar ». Figure mythique de la guerre contre les troupes soviétiques (1979-1989), le commandant Haqqani est considéré comme un proche du chef en fuite du réseau el-Qaëda, Oussama Ben Laden. La carcasse pulvérisée du véhicule se dressait devant le QG de la police, dans un quartier très animé de la capitale, à proximité d’un marché, selon un journaliste de l’AFP. Cet attentat, qui est le plus meurtrier commis en Afghanistan depuis la chute du régime des talibans en novembre 2001, est le deuxième en deux jours à frapper la capitale afghane, pourtant placée sous haute sécurité. Dans un communiqué, le président afghan Hamid Karzaï a accusé les « ennemis de l’Afghanistan de tenter d’empêcher le renforcement des forces armées et policières » avec cet attentat qualifié « d’inhumain et d’anti-islamique ». Cette attaque a assombri la cérémonie marquant à Kaboul le lancement de la mission « Eupol » en présence du représentant spécial de l’UE, Francesc Vendrell. L’UE a pris le relais de l’Allemagne qui était chargée depuis 2002 de former une police afghane sous-équipée, sous-entraînée, et qui a payé depuis le début de l’année un lourd tribut aux violences avec plusieurs centaines de morts. La force de police afghane compte actuellement quelque 60 000 hommes – payés en moyenne 70 dollars par mois – et le gouvernement afghan souhaite la faire passer à 82 000 hommes. Cette formation se fait en parallèle à celle de l’armée afghane qui doit compter 70 000 hommes à l’horizon 2008. Plus de 50 000 soldats sous commandement de l’OTAN et des États-Unis sont par ailleurs déployés dans ce pays confronté depuis des mois à une multiplication des embuscades et des attentats des combattants islamistes talibans, au pouvoir à Kaboul de septembre 1996 à novembre 2001. Dans le même temps, dans la province de Kandahar (Sud), trois soldats de la coalition sous commandement américain et un interprète afghan ont pour leur part été tués par l’explosion d’un engin télécommandé, ce qui porte à 87 le nombre de militaires étrangers morts dans ce pays depuis le début de l’année. Au total, cinq attentats, visant tous des convois, ont frappé ce pays ces trois derniers jours. Vendredi, dix personnes, dont un soldat néerlandais, avaient été tuées dans le Sud. Samedi, trois civils afghans avaient été tués dans un attentat-suicide à la voiture piégée.
Jusqu’à 35 personnes, en majorité des policiers, ont été tuées hier dans une attaque-suicide ayant dévasté un car de la police en plein cœur de Kaboul, l’attentat le plus meurtrier à frapper l’Afghanistan depuis la chute du régime des talibans fin 2001.
À Kaboul, l’attentat à l’explosif revendiqué par les talibans visait un autocar transportant des instructeurs...