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Actualités - CHRONOLOGIE

Pour son centième anniversaire Frida Kahlo de A à Z, expo-événement à Mexico

Frida Kahlo aurait eu 100 ans cette année : au lieu de cent bougies, le palais des Beaux-arts de Mexico lui rend hommage avec une exposition extraordinairement complète qui rassemble toutes ses œuvres majeures et des peintures habituellement éparpillées aux 4 coins du monde. Les deux Fridas, La colonne brisée plongent instantanément le visiteur dans l’univers dramatique de Frida Kahlo et la souffrance qui a été la sienne du fait de son handicap (accident de tramway, 33 opérations chirurgicales, NDRL). Les 354 œuvres, dessins, gravures, lettres de Frida et des photos de l’artiste et de ses proches sont distribués dans huit salles du vieil édifice art-déco. C’est la première fois qu’on parvient à rassembler le patrimoine des musées mexicains et étrangers et celui des collectionneurs privés. Le parquet grince sous les pas des milliers de fanatiques ou d’écoliers en uniforme. D’habitude bruyants, les Mexicains observent un silence admiratif quand il s’agit de Frida Kahlo, fierté d’un pays. « Ce sont les gens qui l’ont rendue célèbre, comme (Pablo) Picasso. Elle appartient au peuple. C’est une icône universelle », commente Juan Coronel, un des organisateurs de l’exposition. L’exposition, jusqu’au 19 août, retrace les grandes étapes de sa vie, ce qu’elle qualifie comme ses deux accidents – celui du tramway et sa rencontre avec le peintre muraliste Diego Rivera qui lui sera infidèle –, ses séjours aux États-Unis et son engagement politique du côté des communistes. Une série de dessins Frida et la fausse-couche la représentent nue, en larmes, un fœtus à côté d’elle, et rappellent ses fausses-couches et son chagrin de ne pas pouvoir avoir d’enfant en raison des séquelles de son accident. Dans un texte écrit en hommage à la peintre, l’écrivain mexicain Carlos Fuentes voit en elle une « Cléopâtre brisée » ; « Frida est cassée, déchirée à l’intérieur de son corps », ajoute-t-il en soulignant qu’elle était pourtant gaie et enjouée. Après les autoportraits, une salle est dédiée aux natures mortes, avec une touche de surréalisme, une autre aux photographies, de nombreux clichés sont de son père, Guillermo Kahlo, immigré allemand. On la voit aussi avec Léon Trotski, qui fut son amant. Une cinquantaine de lettres écrites à la main ou à la machine à écrire sont suspendues au plafond par des fils. La plupart sont adressées à son médecin et confident Léo Eloesser et commencent par « Mon très cher petit docteur » ou « Joli petit docteur de mon cœur ». André Breton, qu’elle a accueilli à Mexico, disait d’elle qu’elle était « une bombe avec un ruban autour ». Riche en œuvres, dont certaines sont présentées pour la première fois, mais du fait d’un montage classique, l’exposition n’a pas le cachet de celle de 2004, pour le cinquantenaire de la mort de Frida. Lors de l’inauguration de l’exposition, la politique s’est invitée à la fête. Le président Felipe Calderon a été conspué par des manifestants de gauche qui lui lançaient « Frida était communiste », « si elle était vivante, elle serait avec nous ». Tout au long de l’année 2007, un hommage national est rendu au Mexique à Frida Kahlo (1907-1954), à l’occasion du centenaire de sa naissance, et à son époux Diego Rivera (1886-1957) pour le 50e anniversaire de sa mort. Le 5 juillet, le Musée Frida Kahlo présentera quelques-uns des « Trésors de la Maison bleue », 22 000 documents inédits (photos, dessins) découverts il y a trois ans, dans la maison de la famille des Kahlo-Rivera. Alexandre PEYRILLE (AFP)
Frida Kahlo aurait eu 100 ans cette année : au lieu de cent bougies, le palais des Beaux-arts de Mexico lui rend hommage avec une exposition extraordinairement complète qui rassemble toutes ses œuvres majeures et des peintures habituellement éparpillées aux 4 coins du monde.
Les deux Fridas, La colonne brisée plongent instantanément le visiteur dans l’univers dramatique de...