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PHOTOS - À la galerie Janine Rubeiz, jusqu’au 22 juillet Un Beyrouth aux couleurs de Roody Khalil

Plus d’une trentaine de photos sont affichées à la galerie Janine Rubeiz. Elles sont l’œuvre du jeune photographe Roody Khalil qui offre à voir sa propre vision de la cité. Une vision authentique et teintée d’humour illustrant non sans émotion la ville de Beyrouth aux nuances bigarrées. Si les humeurs d’une ville devaient se teindre de couleurs, elles auraient les teintes des photos de Roody Khalil, qui, par une série de clichés, réalise la topographie de Beyrouth et donne à voir les multiples contrastes qui la caractérisent. Saisir les personnes sur le vif, décrypter leurs attitudes et comprendre leur interaction avec les murs de leur ville, voilà ce qu’a tenté d’effectuer le jeune photographe qui dit ne pas se prendre trop au sérieux. « Il est vrai que mon travail est sérieux, dit-il, puisqu’il m’a fallu deux ans de repérage et de sélection pour aboutir à un album de photos. Mais je n’aime pas me prendre au sérieux. D’ailleurs, je ne propose pas de message, tout ce que je poursuis est un objectif personnel et esthétique. » Après des études de photos aux États-Unis, Roody Khalil débarque au Liban en mai 2005. Saisi par les mouvements de foule qui prédominaient, il en fait quelques clichés. « Si le regard que je portais alors était teinté de nostalgie envers un pays que j’avais quitté il y a quelques années, il était néanmoins impersonnel comme celui d’un touriste. Mais aussitôt, la vision s’est transformée et je me sentais devenir plus imprégné par ce qui m’entourait. » Apolitique, mais non indifférent aux humeurs de la ville qui changent au gré des journées, Khalil se met à épurer son travail, à le rendre plus personnel. « Je veux échapper aux clichés, au déjà-vu et ne pas donner l’image du Beyrouth figé des cartes postales. » Et de poursuivre : « Cela ne peut se faire que si on se mêle aux gens, on les approche de plus près pour sonder leur quotidien. » Pour cela, Roody Khalil sillonne les rues de Beyrouth. Il observe. Il est à l’affût. Il peut un jour photographier le ciel dans tous ses états car il a un rapport particulier avec les nuages, ou capter des figures derrière les fenêtres car celles-ci, par leurs cadrages, l’interpellent. Mais il peut également fixer cette « corniche » libanaise qui attire les gens comme s’ils imploraient l’horizon ou ces murs qui, à leur manière, évoquent un tas de choses, ou même encore des objets insolites, souvent en contraste avec leur cadre. Observer en marchant Des gens qui nagent entre des fils barbelés, des barrières partout comme dans le quotidien des Libanais ou des chaises qui invitent. À quoi invitent-elles ? Pourquoi le cloisonnement et les catégories ? Autant de questions que semble se poser Khalil, tout en interrogeant le spectateur. Jamais posées, jamais « photoshopées » ou relookées, les photos de Roody Khalil racontent (bien qu’il s’en défende) des histoires. Brèves, certes, mais des histoires quand même. Elles parlent d’une ville aux couleurs changeantes. Elles fixent sa lumière et son caractère. Elles font part des milliers d’incertitudes qui se glissent dans ses rues ainsi que sur les négatifs. Des histoires que cet amoureux de l’image voudrait raconter d’une autre façon. « Il m’est aujourd’hui très difficile de prendre des photos pour des raisons de sécurité, or la photo n’est réussie que si elle est issue d’un geste spontané et non programmé,dit-il. Je me concentre donc sur les portraits des gens que je connais. » Roody Khalil, qui se considère comme un visuel s’amusant à traiter les mots et les émotions en images pour toucher le plus de gens possible, marche encore dans les rues de la ville en quête d’impressions. En attendant de compléter un autre album sur la ville de Beyrouth ou sur une autre région libanaise. Ou serait-ce en attendant un film ? Colette KHALAF
Plus d’une trentaine de photos sont affichées à la galerie Janine Rubeiz. Elles sont l’œuvre du jeune photographe Roody Khalil qui offre à voir sa propre vision de la cité. Une vision authentique et teintée d’humour illustrant non sans émotion la ville de Beyrouth aux nuances bigarrées.
Si les humeurs d’une ville devaient se teindre de couleurs, elles auraient les...