Autriche Décès de Kurt Waldheim, rattrapé par son passé nazi

L’ancien secrétaire général des Nations unies et ancien président autrichien Kurt Waldheim, dont la réputation avait été ternie par son passé occulté dans l’armée d’Hitler, est décédé hier à Vienne à l’âge de 88 ans. Il avait été hospitalisé fin mai pour une infection dans la capitale autrichienne et avait été autorisé à rentrer chez lui la semaine dernière. Après une brillante carrière diplomatique qui l’avait mené au poste de secrétaire général de l’ONU en 1972, poste auquel il a été reconduit en 1976 jusqu’en 1981, la polémique sur ses années de soldat de la Wehrmacht entre 1939 et 1942 avait éclaté pendant la campagne pour l’élection présidentielle autrichienne en 1986. L’hebdomadaire autrichien Profil publia alors le carnet militaire de la Wehrmacht du candidat Kurt Waldheim soutenu par le Parti conservateur. Contraint de reconnaître ses années au service de l’armée d’Hitler entre 1939 et 1942, année de son arrivée dans l’état-major des forces nazies dans les Balkans, il avait affirmé n’avoir « fait que son devoir » de soldat de la Wehrmacht « comme des centaines de milliers d’Autrichiens ». En dépit de la polémique, il remportait la présidentielle avec 54 % des voix en 1986. Mais à l’exception du soutien des électeurs autrichiens, dont beaucoup s’offusquaient d’une cabale contre leur pays, M. Waldheim avait alors été mis au ban de la communauté internationale. Cet épisode avait ouvert un débat douloureux en Autriche sur la position de la petite république alpine à l’époque du nazisme. Une commission d’historiens a cependant innocenté le président autrichien en 1988 de crimes de guerre en soulignant toutefois qu’il avait été au courant des exactions nazies. Vivant une retraite paisible avec son épouse, le couple se montrait rarement en public. Sa dernière apparition remonte au mois de mai dernier.