Législatives françaises divisés, les socialistes retrouvent un peu de punch face à la droite

À J-3 du second tour des législatives et de la large victoire annoncée de la droite, les socialistes français attaquent les projets économiques du gouvernement, notamment l’instauration d’une « TVA sociale », pour tenter de remobiliser leur électorat et masquer leurs divisions. Face aux attaques de la gauche, le Premier ministre François Fillon a expliqué que la « TVA sociale », qui consiste à basculer une partie du financement de la Sécurité sociale des entreprises vers les ménages, était « une façon de lutter contre les délocalisations » et affirmé qu’il ne s’agissait pas de « financer les dépenses de l’État ». Le cheval de bataille de la TVA tombe à pic pour un Parti socialiste qui a particulièrement souffert d’une abstention record à 40 % au premier tour et a été désarçonné par l’ouverture du gouvernement à des personnalités de gauche. Le PS confronté à la menace d’une lourde défaite au second tour s’est divisé – à coups de critiques et de « petites phrases » – sur sa stratégie vis-à-vis du Mouvement démocrate du centriste François Bayrou. Ségolène Royal, qui brigue la succession de son compagnon François Hollande à la tête du parti et a prôné une alliance avec la formation centriste, a été désavouée par les instances du parti. Si un redressement de dernière minute de la gauche pourrait lui permettre de limiter la casse, les dernières projections des instituts de sondage accordent entre 394 et 501 sièges sur les 577 que compte l’Assemblée à l’UMP et à ses alliés alors que la gauche n’en aurait qu’entre 69 et 167. Le Parti communiste, allié traditionnel du PS, devrait perdre son groupe parlementaire et ne plus avoir qu’entre 6 et 16 sièges. Toutes les autres formations – à l’exception du Nouveau Centre, rallié à M. Sarkozy – ont déjà été laminées au premier tour par l’absence de proportionnelle dans un scrutin majoritaire uninominal.