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Nouvel espoir en génétique concernant la chute des cheveux dite irréversible et certaines anomalies des dents, des ongles et de la peau Une équipe libanaise identifie un gène responsable d’une forme rare de dysplasie ectodermique

Une étude publiée récemment dans la revue scientifique britannique Nature (Ito et al. Wnt-dependent de novo hair follicle regeneration in adult mouse skin after wounding. Nature. 2007 May) montre que la perte des follicules pileux ne serait pas irréversible, du moins chez la souris adulte. Chez le mammifère, le follicule pileux, à partir duquel se développent les poils et les cheveux, est un « mini-organe » complexe qui ne se formerait que pendant le développement embryonnaire. La perte d’un follicule pileux adulte était jusque-là considérée comme définitive. L’étude de George Cotsarelis et ses collègues de l’Université de Pennsylvanie montre que les follicules pileux peuvent se régénérer « de novo » à partir de l’épiderme, lors du processus de cicatrisation d’une importante zone de peau excisée sur le dos de souris adultes. Ces follicules régénérés se développent normalement, produisant des poils et des glandes sébacées. Les nouveaux follicules provenaient de cellules situées hors des réservoirs habituels de cellules souches à la base des follicules pileux, c’est-à-dire à partir de cellules qui, normalement, ne forment pas des poils. La cicatrisation déclencherait un processus de production de follicules pileux semblable à celui intervenant chez l’embryon, via la voie de signalisation WNT. Toutefois, la peau de la souris et celle de l’homme ne cicatrisant pas de la même façon, les résultats de l’équipe de George Cotsarelis restaient à vérifier sur les humains, note, dans un commentaire publié dans Nature, un chercheur de l’Université de la Californie du Sud (Los Angeles). Un pas vient d’être franchi dans la compréhension de cette voie WNT chez l’humain. En effet, au terme de trois années de recherches, une équipe de chercheurs, de l’Unité de génétique médicale dirigée par le Pr André Mégarbané à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, vient d’identifier le gène responsable d’une forme de dysplasie ectodermique, c’est-à-dire des maladies qui touchent les cheveux, les dents, les ongles et les glandes sudoripares. Ces chercheurs, dont Mlle Lynn Adaimy, étudiante, ont pu démontrer l’implication chez l’humain du gène WNT10A dans la formation normale des dérivés ectodermiques. Ils ont étudié des familles présentant une maladie touchant les dérivés ectodermiques. Les familles ayant fait l’objet de cette étude présentaient un trouble de la croissance du cheveu, une perte précoce ou une absence partielle des dents, une langue lisse due à une diminution importante des papilles linguales, des anomalies des ongles et une sudation excessive des paumes des mains et des plantes des pieds avec épaississement de la peau. Le gène WNT10A impliqué dans cette maladie fait partie de la voie de signalisation WNT. Les protéines de cette voie de signalisation contrôlent la croissance et la migration cellulaire et jouent ainsi différents rôles dans le développement embryonnaire ainsi que chez l’adulte, et sont impliquées dans des maladies humaines, notamment le cancer. Les résultats des travaux de cette équipe libanaise ont montré que lorsque la voie WNT10A est inactivée ou perturbée, cela aboutit à une altération de la formation normale des dérivés ectodermiques. Cette découverte va permettre de progresser encore plus dans la connaissance et le diagnostic de ces maladies rares qui sont les dysplasies ectodermiques. De plus, l’ensemble des deux découvertes pourrait ouvrir de nouvelles perspectives dans le traitement de la chute de cheveux (alopécie), des anomalies dentaires (chute prématurée ou absence des dents), des anomalies des ongles et des anomalies de la kératinisation de la peau, en contrôlant la voie WNT qui joue un rôle important lors du développement embryonnaire et participe, chez l’adulte, au contrôle de la prolifération cellulaire. Rappelons que l’équipe du Pr Mégarbané avait collaboré à l’identification, par l’équipe dirigée par le Pr Nicolas Lévy à Marseille (UMR 491 Inserm-Université de la Méditerranée), du gène responsable de la forme CMT4H de la maladie de Charcot-Marie-Tooth qui constitue un groupe hétérogène de maladies touchant les nerfs périphériques (les nerfs reliant la moelle épinière aux muscles). Les travaux de l’équipe libanaise seront publiés dans la très célèbre revue de génétique The American Journal of Human Genetics en septembre 2007, mais sont déjà consultables sur le site Internet de la revue (Mutation in WNT10A is associated with an autosomal recessive ectodermal dysplasia : the odonto-onycho-dermal dysplasia. Accepted May 23, 2007). L’équipe libanaise est formée de Lynn Adaimy, Éliane Chouery, Hala Mégarbané, Salmane Mroueh, Valérie Delague, Elsa Nicolas, Hanen Belguith, Philippe de Mazancourt, André Mégarbané.
Une étude publiée récemment dans la revue scientifique britannique Nature (Ito et al. Wnt-dependent de novo hair follicle regeneration in adult mouse skin after wounding. Nature. 2007 May) montre que la perte des follicules pileux ne serait pas irréversible, du moins chez la souris adulte. Chez le mammifère, le follicule pileux, à partir duquel se développent les poils et les...