Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

CINÉMA - L’acteur et réalisateur avait acquis la célébrité avec « Le beau Serge » de Chabrol Disparition de Jean-Claude Brialy, l’éternel dandy

L’acteur et réalisateur Jean-Claude Brialy, décédé mercredi à 74 ans des suites d’une longue maladie, fut révélé en 1958 par sa performance dans « Le beau Serge » de Claude Chabrol, mais il était aussi une grande figure du théâtre et de la vie mondaine parisienne. Né le 30 mars 1933 à Aumale (Algérie), ce fils de colonel vit son enfance au rythme des mutations paternelles. Après son baccalauréat, il s’inscrit d’abord au Conservatoire de Strasbourg où il obtient un premier prix de comédie, puis au Centre d’art dramatique de l’Est. Au cours de son service militaire à Baden-Baden, il est affecté au service cinéma des armées, qui lui donne entre autres l’occasion de tourner dans son premier court-métrage, Chiffonard et Bon aloi. Il sympathise aussi à cette époque avec plusieurs comédiens en tournée théâtrale, dont Jean Marais, qui l’encouragent dans sa vocation. Débarqué à Paris en 1954, il se met très vite à fréquenter « la bande des Cahiers du cinéma ». C’est Jacques Rivette qui l’engage le premier dans son court-métrage Le coup du berger en 1956. Il tourne la même année dans Elena et les hommes de Jean Renoir et L’ami de la famille de Jacques Pinoteau. Il multiplie les apparitions, notamment dans Ascenseur pour l’échafaud (1957, Louis Malle). La célébrité arrive en 1958 avec les deux premiers films de Claude Chabrol : Le beau Serge et Les cousins révèlent un acteur désinvolte et racé, qui emporte l’adhésion du public. Dès lors, la Nouvelle Vague ne le lâche plus et Brialy tourne avec Jean-Luc Godard (1960, Une femme est une femme), François Truffaut (1967, La mariée était en noir) ou encore Eric Rohmer (1969, Le genou de Claire). En 1971, il réalise son premier film, Églantine, une évocation nostalgique de ses souvenirs d’enfance. Attaché à cette période de la vie, Jean-Claude Brialy décide de mettre également en images pour la télévision Les malheurs de Sophie (1981) et surtout Un bon petit diable (1983), avec Alice Sapritch en marâtre. Boulimique de travail, tournant plusieurs films par an à moins qu’il ne soit au théâtre, Jean-Claude Brialy touche à tous les genres. Bon copain dans Christine (1958, Pierre Gaspard-Huit) ou débordé par les femmes dans La chasse à l’homme (1964, Édouard Molinaro) et Julie pot de colle (1977, Philippe de Broca), il sait cultiver une image d’amuseur élégant. Mais la gravité fait tout aussi bien partie de son jeu, qu’il exploite notamment dans les films noirs à la française comme Mortelle randonnée (1982, Claude Miller). Préférant la retenue à l’extravagance, Jean-Claude Brialy incarna souvent des personnages tendres devenant avec l’âge de plus en plus paternels, voire patriarches, à l’exemple de L’effrontée (1986, Claude Miller) et La reine Margot (1994, Patrice Chéreau). Brialy était également une personnalité de la vie mondaine parisienne ainsi que le propriétaire depuis 1986 d’un théâtre de la capitale, Les Bouffes parisiens, après avoir dirigé le théâtre Hébertot à partir de 1977. Écrivain à ses heures, Brialy a publié plusieurs livres de souvenirs à succès : Le ruisseau des singes (Robert Laffont, 2000) et J’ai oublié de vous dire en 2004 (XO éditions). « Avec la disparition de ce grand comédien, ce grand acteur, mais aussi cet entrepreneur, réalisateur, directeur de salle et de festival, disparaît aussi un humaniste gourmand et un mémorialiste inépuisable, une sentinelle de la nuit, de la fête et de la poésie », a déclaré le président de la République Nicolas Sarkozy. Jacques Chirac a, pour sa part, salué un « homme de cœur, généreux, passionné, élégant », qui incarnait l’« excellence française ». « Jean-Claude est comme un jeune frère pour moi et je regrette qu’il soit parti avant moi », a déclaré l’actrice Jeanne Moreau, alors que Claude Lelouch déclarait : « Quand je voulais savoir quelque chose sur ce métier, j’appelais Jean-Claude. Il connaissait tout, l’humeur, la santé des gens, c’était une bête de curiosité. » Avec la disparition de Jean-Claude Brialy, peu après celles de Philippe Noiret et Jean-Pierre Cassel, c’est toute une génération de comédiens français qui est endeuillée. Dans trois styles différents, mais avec la même élégance, chacun aura marqué l’histoire du cinéma français. Tout trois ont disparu, en l’espace de six mois, des suites d’une longue maladie, après une carrière de plus de 40 ans.
L’acteur et réalisateur Jean-Claude Brialy, décédé mercredi à 74 ans des suites d’une longue maladie, fut révélé en 1958 par sa performance dans « Le beau Serge » de Claude Chabrol, mais il était aussi une grande figure du théâtre et de la vie mondaine parisienne.
Né le 30 mars 1933 à Aumale (Algérie), ce fils de colonel vit son enfance au rythme des mutations...