Rechercher
Rechercher

Actualités

Finance Sereins malgré les critiques, les « hedge funds » refusent la diabolisation

Alors que l’Allemagne entend évoquer de nouveau la question de la transparence des fonds spéculatifs lors du prochain G8 de Heiligendamm, du 6 au 8 juin, les « hedge funds » refusent la diabolisation sans se sentir pour autant menacés. La chancelière allemande Angela Merkel a jugé hier « incontournable » une « discussion sur la transparence des hedge funds » et évoqué des « risques incalculables ». Avec le soutien de la Banque centrale européenne, l’Allemagne réclame de ces fonds spéculatifs, qui bénéficient d’une grande souplesse de gestion, l’adoption d’un « code de bonne conduite ». Une demande considérée comme imprécise et infondée par les deux principales instances de représentation des « hedge funds », l’Alternative Investment Management Association (AIMA) et la Managed Funds Association (MFA), qui revendiquent 2 400 membres et plus de la moitié des actifs gérés par le secteur. « La notion est beaucoup trop nébuleuse », estime Florence Lombard, directrice générale de l’AIMA. « Nous avons rencontré les autorités allemandes et participé à la réunion du G7 à Washington avec les “hedge funds” (mi-avril) et il n’y a pas eu de demande précise », ajoute-t-elle. Réunis le 8 mai à Bruxelles, les ministres européens des Finances ont appuyé la demande de l’Allemagne, sans en préciser davantage le contenu éventuel. L’AIMA et la MFA indiquent d’ailleurs avoir chacune mis en place des guides de référence internes destinés à favoriser la transparence, qui constituent, selon elles, une forme de régulation. « Je ne vois pas en quoi cette proposition des Allemands diffère de ce que fait déjà la MFA, à moins qu’il ne s’agisse d’imposer des règles », s’interroge son président, John Daine. La communauté des « hedge funds », forte de 9 000 fonds et pesant environ 1 500 milliards de dollars d’actifs gérés, refuse l’argument du risque systémique selon lequel un fort ralentissement de l’économie mondiale ou la faillite d’un ou plusieurs « hedge funds » pourraient déclencher, par effet de dominos, une crise généralisée. « Il est difficile d’imaginer du risque systémique sans risque (de faillite) bancaire », estime Alain Dubois, président de Lyxor Asset Management, filiale du groupe bancaire français Société générale, qui détient 170 « hedge funds ». Les « hedge funds » s’appuient en effet sur des « prime brokers », des banques d’investissement qui leur prêtent notamment des fonds. « Or, le risque bancaire est très, très bien contrôlé, regardé de près par les banques ou les régulateurs, avec des méthodologies aussi intelligentes qu’on puisse imaginer. Je ne vois pas pourquoi tout cela ne fonctionnerait pas », affirme-t-il. « Aucun régulateur ne dit qu’il ne faut pas se soucier des “hedge funds”, mais ils n’identifient pas le risque systémique qu’évoquent les partisans de la régulation », renchérit M. Daine Le président de l’Autorité des marchés financiers (AMF), Michel Prada, a déclaré, en mars, que les fonds spéculatifs « sont des participants utiles sur le marché » et ne nécessitent pas un statut réglementaire particulier. « Je crois qu’il y a quand même une reconnaissance du rôle positif des “hedge funds” pour l’économie, estime M. Dubois, parce qu’ils arbitrent mieux les marchés et ils peuvent réduire la volatilité à un certain nombre d’endroits où elle n’est pas nécessaire. » Quant au préjudice possible lié à l’absence d’une position commune des « hedge funds » portée par une voix légitime, le secteur ne s’en inquiète pas. « Personne ne cherche réellement à défendre les “hedge funds”, parce qu’ils ne sont pas menacés. Toutes les réglementations vont plutôt dans le sens de les favoriser », analyse M. Dubois.
Alors que l’Allemagne entend évoquer de nouveau la question de la transparence des fonds spéculatifs lors du prochain G8 de Heiligendamm, du 6 au 8 juin, les « hedge funds » refusent la diabolisation sans se sentir pour autant menacés.
La chancelière allemande Angela Merkel a jugé hier « incontournable » une « discussion sur la transparence des hedge funds » et évoqué...