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Les États-Unis tiennent un double discours sur les droits de l’homme Amnesty accuse Washington d’utiliser le monde comme un « champ de bataille »

Le rapport annuel d’Amnesty International, publié hier à Londres, s’en prend vivement aux États-Unis, accusés de piétiner les droits de l’homme et de considérer le monde comme « un champ de bataille géant » dans leur « guerre contre le terrorisme ». La guerre en Irak et le climat de peur étendu au monde entier par l’Administration du président George W. Bush ont profondément renforcé les divisions internationales, estime l’organisation de défense des droits de l’homme. Washington est accusé de « tenir un double discours » sur les droits de l’homme en s’érigeant d’un côté en champion de la défense des droits de l’homme et de l’état de droit, et d’un autre côté en appliquant « simultanément » des politiques qui bafouent certains des principes les plus élémentaires du droit international. « Ce faisant, les États-Unis ont compromis non seulement la sécurité à long terme, dont l’un des principaux piliers est l’état de droit, mais aussi leur propre crédibilité sur la scène internationale », affirme le rapport. « Fin 2006, des milliers de personnes étaient toujours détenues par les États-Unis, sans inculpation ni jugement, en Irak, en Afghanistan et sur la base navale américaine de Guantanamo à Cuba », déplore le texte d’Amnesty International qui regrette également que « malgré plusieurs décisions de justice défavorables, le gouvernement des États-Unis a persisté à appliquer des politiques et des pratiques non conformes aux normes » en matière de droits de l’homme. Aucun haut responsable du gouvernement des États-Unis n’a été amené « à rendre des comptes pour les actes de torture et les mauvais traitements infligés aux personnes arrêtées dans le cadre de la “guerre contre le terrorisme”, malgré les éléments de preuve établissant le caractère systématique de ces violences », souligne le rapport. « Rien n’illustre mieux la mondialisation des violations des droits humains que le programme de “restitutions extraordinaires” mis en place par les États-Unis », estime Irene Khan, secrétaire générale d’Amnesty International, en faisant référence au transfert illégal de « centaines de personnes » vers des pays comme la Syrie, la Jordanie, l’Égypte. « Dans l’exercice sans limite d’un pouvoir exécutif discrétionnaire, le gouvernement américain considère le monde comme le champ de bataille géant de sa “guerre contre le terrorisme” : il enlève, arrête, place en détention ou torture des suspects soit directement, soit avec l’aide de pays aussi éloignés les uns des autres que le Pakistan et la Gambie, l’Afghanistan et la Jordanie », ajoute Mme Kahn, en préambule du rapport 2007 d’Amnesty International. « En septembre 2006, le président Bush a finalement reconnu ce qu’Amnesty International savait depuis longtemps : la CIA administre des centres de détention secrets en recourant à des pratiques assimilables à des crimes internationaux. » Elle accuse le président Bush d’avoir « joué sur la peur du terrorisme » pour « renforcer son pouvoir exécutif et échapper à la supervision du Congrès ou de l’appareil judiciaire ». Par ailleurs, déplore Mme Kahn, « le gouvernement des États-Unis continue de faire la sourde oreille aux appels lancés dans le monde entier en faveur de la fermeture de Guantanamo ». Washington « ne se repent nullement d’avoir tissé au nom de la lutte contre le terrorisme un vaste réseau reposant sur des violations des droits humains ». La conséquence de cette politique, estime-t-elle, est que l’« autorité morale » des États-Unis « a chuté à son niveau le plus bas dans le monde entier alors que l’insécurité reste aussi forte qu’auparavant ». Concernant l’intervention militaire « fort hasardeuse » en Irak, Mme Kahn juge que ce conflit « a eu des répercussions dommageables sur les droits humains et le droit humanitaire ».

Le rapport annuel d’Amnesty International, publié hier à Londres, s’en prend vivement aux États-Unis, accusés de piétiner les droits de l’homme et de considérer le monde comme « un champ de bataille géant » dans leur « guerre contre le terrorisme ».
La guerre en Irak et le climat de peur étendu au monde entier par l’Administration du président George W. Bush ont...