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Actualités - OPINION

Les lecteurs ont voix au chapitre

Soumis jusqu’au bout C’est comme un mauvais sort qui nous a été jeté et qui nous force à ne connaître que la misère. On dit toujours : « Après la pluie le beau temps. » ce n’est jamais le cas chez nous où il vaudrait mieux dire : « Après la pluie, les orages et puis la tempête. » Le déluge ne tardera pas, j’en suis sûre ; c’est pour bientôt, et sur son passage il détruira tout et ne laissera aucune trace de vie. Les dégâts ont déjà laissé leurs impacts, le prix nous le payons déjà, de notre sang ou de notre vie. Et pour finir, c’est par la mort que nous payerons le prix pour notre pays que nous avons aimé un jour... Raya Gaby TAMER Le bon réflexe Ce que je vais exprimer là est conforme à mes convictions puisque c’est, et ce fut toujours, de par mon éducation, la Libanaise en moi qui parle. Le soir de l’attentat d’Achrafieh, le ministre Michel Pharaon était l’un des premiers à arriver sur les lieux. Le lendemain, lors de l’attentat du secteur de Verdun, ce même ministre n’a pas hésité à être tout aussi présent pour s’enquérir des dégâts. Ne serait-ce que pour ménager les susceptibilités et donner un parfait exemple de cohabitation, pourquoi un ministre de Beyrouth-Ouest – et je regrette de devoir encore utiliser ce terme qui sous-tend une appartenance religieuse – n’a-t-il pas pensé, en bon Libanais, à accourir spontanément à Achrafieh, comme l’a si élégamment fait ce gentleman ? À méditer… Lina SINNO Pourquoi ? Pourquoi l’État libanais, ou ce qu’il en reste, s’est-il tu ? Pourquoi l’État ne s’est-il pas offusqué publiquement de la mauvaise foi et de l’ingratitude des réfugiés palestiniens ? Des réfugiés dont la cause est mille fois responsable des maux du Liban depuis plus de 35 ans ? Pourquoi ce silence, face à la manipulation ? L’armée libanaise se défend et défend la patrie contre des terroristes, des extrémistes qui tirent sur nos enfants à partir de camps dont la sécurité dépend de l’autorité palestinienne, et l’on se tait ! Permettre à ces hordes de brûler des pneus pour protester contre le fait que l’armée se défend sur son propre sol contre une agression – dont les Palestiniens des camps sont responsables, puisqu’ils ont permis la présence de ces malfaiteurs dans leur camp -relève soit d’une myopie extrême, soit d’une incapacité totale à contenir la situation. Le Palestinien aurait-il toujours la priorité, même face à notre propre armée ? J’ai droit à une réponse ! Randa A. MOUSSALLI Le prix de la vérité Quand, le 14 février 2005, décédaient Rafic Hariri et ses compagnons, nous avions admis qu’ils payaient cher le prix de la liberté retrouvée du Liban, qui étouffait depuis 30 ans sous le poids écrasant du joug syrien. Soit. Depuis, Georges Haoui, Samir Kassir, May Chidiac, Gebran Tuéni, Pierre Gemayel et d’autres innocents aux noms moins célèbres ont péri ou payé lourdement le prix de la liberté. Aujourd’hui, le combat des Libanais est un combat pour la vérité. La sacro-sainte vérité qui hante les uns et fait trembler les autres. Cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête des assassins et de leurs complices et instigateurs, cette épée-là n’en finit pas de frapper des innocents. Le sang des braves a coulé, coule encore à l’heure où j’écris ces quelques mots, en abondance, dans les affrontements de Tripoli. Le sang des innocents réveillés dans leur sommeil en plein cœur d’Achrafieh, tout près de ce « mall » qui symbolise à lui seul un mode de vie qu’on nous envie. Tout un symbole. L’attentat, les affrontements, le sang qui coule portent tous un seul et même nom : le non au tribunal international. Non à la vérité. Hier Tripoli et Achrafieh, demain où ? Où vont-ils semer la terreur et la mort pour échapper à cette justice qui ne pardonne pas, qui, pour une fois, ne ferme pas les yeux, ne passe pas l’éponge, n’étouffe pas dans l’œuf le scandale ? Jusqu’à quand allons-nous continuer à payer le prix de la vérité ? Le pire est arrivé : les Libanais, fatigués, exsangues, finissent par abdiquer. Vous ne voulez pas de ce satané tribunal ? Soit, n’en parlons plus. Mais de grâce, arrêtez la torture, physique et morale. Arrêtez le désastre. Laissez-nous dormir en paix. Laissez-nous nous réveiller en paix. Profiter du soleil de notre pays, de ses régions, de ses potentialités. Prenez la moitié des gains, prenez tout le crédit, mais laissez-nous. Joumana NAHAS Résistons Le soleil, pâle, se lève sur une terre ensanglantée. Il fait beau dehors et pourtant, nous tremblons. Plus rien ne nous réchauffe, nous semblons indifférents aux rayons du soleil qui s’efforcent de nous consoler. Mais hélas, plus personne ne peut sécher les larmes du pays du Cèdre : l’espoir a disparu depuis trop longtemps. Tout les Libanais le savent, personne n’ose le dire : les deux camps ne s’arrêteront jamais. D’un côté, des yeux enflammés, d’un autre des pleurs. D’une part un fusil, d’autre part une fleur séchée. Là-bas, des anges déchus, ici, des oiseaux sans ailes. À gauche, un enfant qui pleure, qui meurt pour rien, à droite, une jeune veuve qui se consume. Et au-dessus de tout cela, un même Dieu, écœuré, dégoûté, effondré. Est-ce cela l’œuvre parfaite dont parlaient Da Vinci et Pic de la Mirandole ? Est-ce cela le fruit de ses labeurs, une machine à tuer, une pierre sans humanité ? C’est la même rengaine chaque fois, une mélodie infernale, un orchestre embrasé, une lutte sans merci, probablement éternelle, qui oppose Aphrodite à Mars, Gabriel à Lucifer, les cieux aux enfers. Cela n’est pas une lettre de désespoir, mais un appel à la vie. Dressons-nous contre la violence avec comme seule arme notre humanité. Laissons tomber la haine qui nous submerge et résistons. Résistons au malheur, résistons à l’envie de pleurer, de crier, résistons à cette force qui nous pousse à accuser à tort et à travers, à détester, à pointer du doigt, et sourions. C’est le seul moyen que nous possédons pour lutter, alors utilisons-le. Montrons-leur, à eux qui veulent nous étouffer, que la Suisse de l’Orient ne vacillera pas, que nous resterons là quoi qu’il arrive et que l’amour l’emportera, que la paix, un jour, régnera. Sabine SAADÉ NDLR Dans le nombreux courrier que nous recevons quotidiennement, certaines lettres comportent des passages qui seraient difficilement publiables. Pour cette raison, et aussi afin de faire paraître le plus grand nombre possible de lettres, le journal se réserve le droit de n’en reproduire que les parties les plus significatives et d’en rectifier certains termes désobligeants. En outre, chaque missive doit comporter la signature (nom et prénom) de son auteur. Les lecteurs, nous en sommes certains, le comprendront, ce dont nous les remercions par avance.
Soumis jusqu’au bout

C’est comme un mauvais sort qui nous a été jeté et qui nous force à ne connaître que la misère. On dit toujours : « Après la pluie le beau temps. » ce n’est jamais le cas chez nous où il vaudrait mieux dire : « Après la pluie, les orages et puis la tempête. » Le déluge ne tardera pas, j’en suis sûre ; c’est pour bientôt, et sur son...