Rechercher
Rechercher

Actualités

Football Wembley va devoir trouver une âme pour peupler son immensité

Les finalistes de la Coupe d’Angleterre, Chelsea et Manchester United, vont véritablement inaugurer demain le nouveau Wembley, stade le plus moderne d’Europe, qui va devoir se trouver une âme pour peupler son immensité. Avec plus d’un an de retard et une explosion des coûts qui ont dépassé 1,2 milliard d’euros, la nouvelle enceinte va enfin ouvrir, sept ans après le dernier match, cinq ans après que son vétuste prédécesseur et ses célèbres tours jumelles eurent été mis à bas. « Cela valait la peine d’attendre », se félicite la fédération (FA), tandis que les promoteurs égrènent les prouesses techniques et les chiffres qui font du stade « le plus spectaculaire du monde », selon le Premier ministre Tony Blair, « le plus grand », selon l’attaquant mancunien Wayne Rooney. Dans aucun autre stade au monde, les spectateurs n’ont autant de places pour les jambes, ni autant de toilettes à leur disposition, énumèrent les promoteurs qui ne reculent devant aucune comparaison douteuse pour appâter le chaland : il aurait ainsi fallu 19 fois plus de peinture pour peindre l’arche que pour la chapelle Sixtine du Vatican... Cathédrale du football, selon Pelé Restent à savoir si les spectateurs ressentiront devant l’immense arche qui surplombe la pelouse la même émotion empreinte de nostalgie que ceux qui passaient entre les fameuses tours. Auront-ils demain le sentiment d’entrer dans « La Mecque des stades » selon Bobby Moore, dans « la cathédrale, la capitale et le cœur du football », pour Pelé qui n’y a pourtant jamais joué ? L’auteur du triplé de la finale remportée par l’Angleterre sur l’Allemagne en 1966, Geoff Hurst, en est convaincu : « Le nom de Wembley a à lui seul un magnétisme et une résonance uniques. Cela ne changera jamais. » Sauf que le nouveau Wembley, aussi grandiose soit-il, ressemble parfaitement à ce qu’est devenu le football anglais. Sur les 90 000 places, près de 20 000 sont réservées à des entreprises, en loges. Pour le commun des mortels, à côté d’un nombre limité de places à 30 euros pour les enfants, les prix des tickets varient de 90 à 150 euros. Et sur Internet, quelques jours avant le match, ils se négociaient jusqu’à 2 500 euros. On est bien loin de ce match inaugural de 1923, qui avait vu plus de 200 000 personnes, la plupart dépourvus de ticket, voir Bolton battre West Ham. Pour mettre un peu de patine à un stade indéniablement réussi d’un point de vue architectural, il faudra plus que l’immense statue de Bobby Moore, le héros de 1966, dévoilée à l’entrée du stade. Épopée attendue Il faudra des matches épiques, comme celui remporté par la Hongrie aux dépens de l’Angleterre en 1953 (6-3), ou celui du sacre de 1966 contre l’Allemagne. Il faudra aussi des joueurs d’exception, comme Johan Cruyff venu punir l’Angleterre au crépuscule de sa carrière européenne (1977), des gestes inoubliables comme celui de Diego Maradona, venu dribbler toute la défense locale pour manquer le but d’un cheveu, comme l’annonce de son chef-d’œuvre du Mondial 1986. Il faudra des joueurs attachés au stade, comme Bobby Charlton qui y a gagné la C1 en 1968, deux ans après le Mondial, ou Éric Cantona, qui a marqué à chacune de ses visites dans le vieux Wembley. Bref, il faudra des histoires à raconter. L’arche monumentale sera peut-être alors aussi émouvante que les vieilles tours jumelles.
Les finalistes de la Coupe d’Angleterre, Chelsea et Manchester United, vont véritablement inaugurer demain le nouveau Wembley, stade le plus moderne d’Europe, qui va devoir se trouver une âme pour peupler son immensité. Avec plus d’un an de retard et une explosion des coûts qui ont dépassé 1,2 milliard d’euros, la nouvelle enceinte va enfin ouvrir, sept ans après le...