7e Art « Sikkar Banet » (Caramel), de Nadine Labaki, s’envole pour Cannes

Sélectionné pour la Quinzaine des réalisateurs et la Caméra d’or (prix de la première œuvre), le premier long-métrage de la cinéaste Nadine Labaki, Sikkar Banet (Caramel), sera projeté le 20 mai au Festival de Cannes. Au Music Hall, Starco, entourée de la productrice française Dominique-Anne Toussaint et du distributeur de films Sadek Sabbah (Sabbah Media Corporation), la réalisatrice Nadine Labaki s’est déclarée heureuse, devant un parterre de journalistes venus lui souhaiter bonne chance avant son départ. « C’est un rêve qui se réalise, a-t-elle dit. Très jeune déjà, j’imaginais, avec ma sœur, quel discours déclamer si un jour je serais dans cette situation. Et me voilà aujourd’hui en compétition au festival le plus prestigieux d’Europe ». « Je suis fière de présenter cette œuvre, poursuit-elle. Mon unique souhait est qu’elle fasse oublier aux Libanais la grisaille quotidienne et qu’elle leur fasse aimer à nouveau leur pays et leur peuple. » De son côté, Sadek Sabbah a annoncé qu’à son retour, le film Sikkar Banet sera projeté dans plusieurs villes du Moyen-Orient, dont le Caire. Pour sa part, Dominique Anne-Toussaint, la productrice française, s’est dite ravie de cette expérience qu’elle considère comme une des plus belles aventures de sa carrière cinématographique. « Ce n’était pas difficile de produire au Liban, a constaté la productrice, car les talents y sont nombreux. » « Et je tiens à signaler, poursuit-elle, que le film est purement libanais car toute l’équipe d’acteurs et de techniciens (sauf pour le montage et le montage-son) est libanaise. » Sikkar Banet raconte l’histoire de cinq femmes libanaises qui se croisent régulièrement dans un institut de beauté. Dans ce milieu coloré et très féminin, les hommes, l’amour et la solitude sont au centre de leurs conversations intimes. Invitée il y a quelques années par la Cinéfondation à passer plus de quatre mois d’écriture et de vie à la Résidence du Festival de Cannes, Nadine Labaki, détentrice de plusieurs prix et reconnaissances pour son court-métrage 11 rue Pasteur, s’est amusée à écrire ce scénario qui n’est autre, aujourd’hui, que Sikkar Banet. Un film que les spectateurs auront l’occasion de voir le 14 juin dans toutes les salles du Circuit Empire. Peut-être primé. Croisons des doigts. Colette KHALAF