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L’opposition paralysée par la répression Le Baas sort renforcé des législatives syriennes

Le parti Baas au pouvoir en Syrie s’est encore renforcé au sein du Parlement à l’issue d’élections législatives marquées par le désintérêt des Syriens, quelques semaines avant un référendum pour un nouveau mandat du président Bachar el-Assad. Le Baas, qui domine la vie politique en Syrie depuis 1963, a obtenu avec ses alliés au sein du Front national progressiste (FNP) 172 sièges sur les 250 que compte le Parlement, après un scrutin boycotté par l’opposition. 78 sièges sont allés à des candidats « indépendants », généralement proches du pouvoir ou tolérés par lui. Le FNP comptait 167 sièges et les « indépendants » 83 dans le Parlement sortant. Aux termes de la Constitution syrienne, près de 66,8 % des sièges sont réservés au Baas qui « dirige l’État et la société » et à ses alliés du FNP, seuls partis autorisés en Syrie. Bien que les Syriens se soient peu mobilisés, de l’aveu même de la presse officielle, pour un scrutin dont les résultats étaient prévisibles, les chiffres officiels ont fait état d’un taux de participation de 56,12 %. « Les élections sont démocratiques et transparentes. La participation élevée en est la preuve », a affirmé le ministre de l’Intérieur Bassam Abdel-Majid. « Tout ce que nous faisons en Syrie sera l’objet de critiques américaines en raison de notre opposition à l’occupation en Irak. Rien venant de la Syrie ne satisfait les États-Unis », a-t-il poursuivi. La Maison-Blanche a interpellé Damas pour ses manquements à la démocratie. « Les 22 et 23 avril, le président (syrien Bachar) el-Assad a encore failli à sa promesse de longue date de réforme, faisant des élections parlementaires syriennes un exercice vide de sens », avait déclaré la porte-parole de la Maison-Blanche, Dana Perino. La répression par le pouvoir d’une opposition déjà faible semble l’avoir « paralysée », a estimé un diplomate arabe en poste à Damas. L’arrestation de figures de l’opposition comme l’écrivain et politologue Michel Kilo, et l’avocat des droits de l’homme Anouar Bounni avec huit de leurs compagnons en mai 2006 « a donné le coup de grâce » à un mouvement démocratique lancé à l’arrivée au pouvoir du président Bachar el-Assad en 2000, a-t-il poursuivi. Dans la presse du Proche-Orient, plusieurs analystes syriens ont, en outre, évoqué « la » fin de l’opposition en Syrie. La déclaration Beyrouth-Damas, prônant une réforme des relations syro-libanaises et signée en mai 2006 par des centaines d’intellectuels libanais et syriens, dont MM. Kilo et Bounni, « a fait payer à l’opposition syrienne un prix très élevé », estiment les médias. Mardi, Anouar Bounni, le premier de ses compagnons à être jugé, a écopé de cinq ans de prison pour « propagation de fausses nouvelles ». Cette sentence a été condamnée par Paris et Washington. Depuis des années, les opposants demandent l’abrogation de l’État d’urgence (en vigueur depuis 1963), cause de tous les excès selon eux, et une législation moderne qui permette la création d’autres formations que le Baas et le FNP. En attendant, dans un climat de pressions internationales, quoique moins intenses depuis quelque temps, les autorités syriennes se préparent à organiser un référendum pour demander aux Syriens d’accorder ou non un nouveau mandat de sept ans au président Assad. En juillet 2000, Bachar el-Assad, candidat unique et qui succédait à son père Hafez, mort le mois précédent, avait été plébiscité par 97,29 % des voix.

Le parti Baas au pouvoir en Syrie s’est encore renforcé au sein du Parlement à l’issue d’élections législatives marquées par le désintérêt des Syriens, quelques semaines avant un référendum pour un nouveau mandat du président Bachar el-Assad.
Le Baas, qui domine la vie politique en Syrie depuis 1963, a obtenu avec ses alliés au sein du Front national progressiste...