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Des meubles, tableaux et autres sculptures avaient été confisqués après la Seconde Guerre mondiale Les ex-familles royales allemandes veulent récupérer des objets expropriés

Les descendants de deux anciennes dynasties allemandes, les Hohenzollern et les Wettiner, se battent pour la restitution des objets familiaux, confisqués après la guerre et aujourd’hui tombés dans le domaine public. Presque 90 ans après la fin de la monarchie, les héritiers des Wettiner, la maison royale de Saxe, tout comme les Hohenzollern, héritiers de la maison de Prusse, s’appuient sur la loi de dédommagement et de compensation de 1994 qui permet le retour à leurs propriétaires des objets d’art confisqués entre 1945 et 1948 dans la zone d’occupation soviétique. Parmi les 1 600 objets réclamés par les Wettiner en Saxe figurent une collection de porcelaines ainsi que 140 tableaux entreposés dans la galerie des Maîtres anciens et modernes de Dresde. La situation est plus complexe pour les descendants des Hohenzollern. Dans les années 20, la famille a été dédommagée pour des biens immobiliers et des objets d’art perdus lors de la chute de la monarchie. Après la guerre, les biens immobiliers restants, situés en Allemagne de l’Est, ont été définitivement confisqués par l’administration militaire soviétique. Les héritiers de la famille de Prusse se consolent en revendiquant des milliers d’objets qu’ils possédaient et qu’ils sont encore en droit de réclamer. Un inventaire dresse ainsi une liste de meubles, tableaux, sculptures provenant des châteaux Cecilienhof de Potsdam et de Rheinsberg, ainsi que des villas Ingenheim et Liegnitz, selon la Fondation des châteaux et jardins prussiens (SPSG), basée à Potsdam, près de Berlin, qui en est actuellement détentrice. Aucune issue n’est à attendre des négociations entre les deux parties cette année. « Nous souhaitons offrir au public la reconstitution la plus exacte possible des demeures d’époque », argumente Harmut Dorgerloh, le directeur général de la SPSG, tout en reconnaissant que « la maison Hohenzollern a naturellement des revendications légitimes ». Les demandes de restitution affectent également la Fondation berlinoise du patrimoine culturel de Prusse, qui a la haute main notamment sur la bibliothèque du château Monbijou, détruit par le régime de la RDA. Les personnels du Musée des arts décoratifs et du Cabinet de la monnaie dressent un inventaire, objet par objet, pour déterminer si ceux-ci appartiennent ou non aux héritiers des Hohenzollern. La situation est d’autant plus compliquée pour ces objets qu’ils restent assujettis, en raison de leur histoire différente depuis 1945, à des régimes juridiques différents depuis la réunification de la capitale allemande. En plus, l’Armée rouge avait confisqué après la guerre certains biens qu’elle a rendus au régime ami de la RDA dans les années 50. « C’est un vrai embrouillamini juridique », commente Klaus-Dieter Lehmann, président de la fondation berlinoise. Les véritables raisons des demandes de restitution ne sont pas toujours très limpides. Récemment, de précieux animaux en porcelaine de Meissen, rendus à la famille des Wettiner par le Land de Saxe, ont été aperçus sur le catalogue d’une vente aux enchères de Londres.

Les descendants de deux anciennes dynasties allemandes, les Hohenzollern et les Wettiner, se battent pour la restitution des objets familiaux, confisqués après la guerre et aujourd’hui tombés dans le domaine public.
Presque 90 ans après la fin de la monarchie, les héritiers des Wettiner, la maison royale de Saxe, tout comme les Hohenzollern, héritiers de la maison de Prusse,...