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Actualités - OPINION

Lettre de jalousie… et de révolte

Terrés dans notre coin, nous Libanais de souche assistons impuissants à la francophonie galopante sur les sables du désert, alléchée par les pétrodollars. Et nous, verts de jalousie, regardons notre pays se déserter de ses jeunes, de son argent, de sa culture. Plus que les maisons closes, pour attirer le touriste ? « Des filles faciles qui parlent l’arabe », c’est notre plus grand avantage, paraît-il. Nous avons le droit de piquer une crise de jalousie, non ? Une crise d’autant plus douloureuse qu’on ne l’a pas vue venir, ou qu’on n’a pas accepté de la considérer lorsqu’elle s’annonçait aussi certaine que la charge d’un éléphant. Or, se trouver sur la trajectoire de la course de l’éléphant, est-ce la faute de l’éléphant ? Dans la pensée stratégique chinoise, une crise résulte au mieux d’un déficit d’adaptation en temps voulu et au pire d’une coupable cécité stratégique, autant des dirigeants que des cités ou organisations engoncées dans un confort d’habitudes. Beyrouth n’a aucune envie de crouler sous l’insignifiance, ni de devenir impersonnel et anonyme. Le ciel au-dessus de la capitale n’a son pareil nulle part ailleurs. Ces « gens d’en haut » qui mènent la danse et dont le portefeuille des idéaux est tant à découvert veulent-ils étendre ce silence culturel, ce « sans-âme », ce forfait contre l’intelligence et l’imagination ? La culture se tisse de fourmillements, de tâtonnements, de débordements et de remue-ménage. De transgressions, de désirs, de dénonciations, de rêves et de colères. De rires et de larmes. Elle s’oppose, par nature, à tout endormissement et abrutissement qui plongent dans un coma profond, tel celui dans lequel on risque d’enfoncer (à nouveau) notre ville. Cette acculturation qui s’installe de façon insidieuse est grave, sinistre. Inacceptable ! M.G.H.

Terrés dans notre coin, nous Libanais de souche assistons impuissants à la francophonie galopante sur les sables du désert, alléchée par les pétrodollars.
Et nous, verts de jalousie, regardons notre pays se déserter de ses jeunes, de son argent, de sa culture. Plus que les maisons closes, pour attirer le touriste ? « Des filles faciles qui parlent l’arabe », c’est...