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Les victimes auraient été torturées avant d’être égorgées Révélations macabres sur la tuerie en Turquie, un nouveau suspect arrêté

La police turque a arrêté hier une onzième personne soupçonnée d’implication dans le meurtre de trois protestants mercredi à Malatya (Est), des victimes qui, selon la presse, auraient été torturées avant d’être égorgées. Le nouveau suspect, âgé de 19 ans et natif de Malatya, a été interpellé à Istanbul, à 1 100 kilomètres à l’ouest de sa ville d’origine, où il devait être transféré prochainement pour interrogatoire, a affirmé une source proche de l’enquête. Il y rejoindra les cinq auteurs supposés de la tuerie, arrêtés sur les lieux du crime, et cinq autres suspects interpellés ultérieurement à Malatya. La presse revenait largement hier sur le massacre, dont la violence a choqué la Turquie. « Ses cuisses, ses testicules, son anus et son dos avaient été tailladés de dizaines de coups de couteau. Ses doigts avaient été coupés jusqu’à l’os », a relaté au journal Hürriyet le chirurgien Murat Ugras, évoquant le calvaire subi par la seule victime retrouvée vivante par la police et qui décédera à l’hôpital. « Il est clair que ces blessures ont été infligées pour le torturer », a souligné le médecin. Selon la presse, les trois victimes, deux Turcs convertis au protestantisme évangélique et un Allemand, ont été torturés trois heures durant dans les locaux de la maison d’édition chrétienne Zirve (sommet), où leurs tortionnaires les ont interrogés sur leurs activités supposées de missionnaires. « Nous leur avons ligoté les mains et les pieds avant de les bâillonner. C’est Emre (Günaydin, le cerveau présumé de l’attaque, qui s’est gravement blessé en se jetant par la fenêtre) qui leur a tranché la gorge », ont déclaré les suspects à la police, selon le quotidien Sabah. Le prosélytisme n’est pas interdit par la loi en Turquie, mais est mal accepté. Les procureurs en charge du dossier enquêtaient sur le rôle éventuel d’une organisation clandestine ou d’un commanditaire encore inconnu dans le carnage, a rapporté l’agence de presse Anatolie. Les médias estiment que cette tuerie s’inscrit dans le droit fil du meurtre, l’an dernier à Trabzon (Nord), du prêtre catholique italien Andrea Santoro et de celui, en janvier à Istanbul, du journaliste d’origine arménienne Hrant Dink. Les auteurs de l’attaque, des jeunes âgés de 19 à 20 ans, étaient, selon les journaux, issus d’une cellule islamo-nationaliste locale. Dans leurs aveux, ces suspects auraient dit : « Nous l’avons fait pour la patrie », et « notre pays et notre religion étaient menacés ». Apparemment, Emre Günaydin aurait gagné la confiance de ses victimes en se rendant plusieurs fois dans leurs locaux pour s’informer sur le protestantisme. La presse rapporte par ailleurs que la police avait arrêté deux jours avant le crime puis relâché contre amende trois des cinq principaux suspects, qui s’exerçaient au tir avec des pistolets à air comprimé dans un terrain vague. L’épouse de la victime allemande, qui était père de trois enfants, a déclaré sur une chaîne de télévision avoir « pardonné » aux tueurs et a demandé que son époux soit enterré à Malatya, où la famille vit depuis près de dix ans. La tuerie a été condamnée par la communauté internationale, et l’Allemagne, présidente en exercice de l’UE, a enjoint Ankara à prendre des mesures pour protéger la liberté religieuse. L’Église orthodoxe de Grèce a dénoncé hier une « violation des libertés religieuses » en Turquie, tandis que le Vatican imputait le crime à une « minorité fanatique ». « Je crois que tout le peuple turc a déploré ce geste fou, fruit d’une minorité fanatique », a déclaré le cardinal italien Tarcisio Bertone, bras droit du pape Benoît XVI.

La police turque a arrêté hier une onzième personne soupçonnée d’implication dans le meurtre de trois protestants mercredi à Malatya (Est), des victimes qui, selon la presse, auraient été torturées avant d’être égorgées.

Le nouveau suspect, âgé de 19 ans et natif de Malatya, a été interpellé à Istanbul, à 1 100 kilomètres à l’ouest de sa ville...