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Bush estime que la nouvelle stratégie en Irak « remplit les attentes » Gates appelle Maliki à tendre la main aux sunnites

Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a averti hier à Bagdad que l’engagement américain en Irak n’était pas illimité et a exhorté les dirigeants irakiens à mettre fin aux violences confessionnelles qui ont fait des milliers de morts dans le pays. «Notre engagement en Irak est sur le long terme, mais ce n’est pas un engagement à avoir nos jeunes hommes et femmes patrouillant sans fin dans les rues irakiennes », a déclaré M. Gates après une rencontre avec le Premier ministre Nouri al-Maliki dans la Zone verte, un secteur ultra-protégé de la capitale. Le chef du Pentagone a aussi demandé au Premier ministre chiite de « tendre la main aux sunnites », dans le cadre du processus de réconciliation nationale, afin de mettre fin aux violences confessionnelles. Les récents renforts de troupes américaines en Irak doivent servir aux progrès sur le plan politique et pas seulement à mettre fin au conflit en lui-même, a estimé M. Gates, au terme d’une visite de deux jours. Pour sa part, M. Maliki s’est déclaré « optimiste » dans un communiqué sur le fait que « les Irakiens sauront échapper aux fossés créés par les divisions confessionnelles pour le bien du pays ». Il a affirmé que la réconciliation nationale, la restauration de la sécurité et le programme de réformes législatives restaient les priorités de son gouvernement. Le voyage de M. Gates en Irak, le troisième depuis son entrée en fonctions fin 2006, intervient alors que l’efficacité du plan de sécurisation de Bagdad suscite des interrogations après une vague d’attentats et que la controverse sur l’engagement américain en Irak fait rage aux États-Unis. Avant même d’arriver à Bagdad, M. Gates avait affiché la détermination de son pays à aller de l’avant dans ce plan, qui prévoit notamment le déploiement de 90 000 soldats américains et irakiens d’ici à juin pour tenter de juguler les violences. M. Gates en a fait part au commandement américain en Irak, après les attentats sanglants de Bagdad qui avaient fait 190 morts mercredi, dont au moins 140 sur le marché d’al-Sadriyah, un quartier du centre à majorité chiite. Il s’agit du plus lourd bilan provoqué par une seule explosion depuis l’invasion américaine de l’Irak en 2003. L’efficacité de ce plan a été critiquée par des députés irakiens, alors que le président Jalal Talabani y voit un « succès » dont il a fait part à Robert Gates lors d’une rencontre hier. À Washington, le président George W. Bush a refusé de laisser ces attentats ébranler sa détermination, justifiant la poursuite de la mission de ses troupes en faisant de l’Irak le théâtre de la confrontation avec el-Qaëda et l’Iran. M. Bush a affirmé hier que le combat en Irak était en train de prendre une nouvelle direction, malgré la persistance d’actes « épouvantables », et que sa nouvelle stratégie « remplissait les attentes ». Pour sa part, le chef de la majorité démocrate au Congrès américain, Harry Reid, a déclaré qu’il croyait que la guerre en Irak était « perdue » et que l’envoi de renforts décidé en janvier « ne débouchait sur rien ». Ce qu’a contesté M. Gates hier à Bagdad. Sur le terrain, des affrontements ont opposé des soldats américains soutenus par des hélicoptères à des insurgés près d’une mosquée chiite de Bagdad, empêchant des fidèles de participer à la prière du vendredi. Deux insurgés ont été tués, selon l’armée américaine. Dans le sud-est de la capitale, deux personnes ont été tuées et 15 blessées par l’explosion d’un engin artisanal près d’un commerce de ventes de voitures. À Samarra (Nord), les autorités irakiennes et américaines ont instauré un couvre-feu illimité, à la suite d’affrontements jeudi soir entre insurgés et forces de sécurité, au cours desquels deux policiers irakiens ont été tués et un troisième blessé. De même, un couvre-feu total a été imposé hier à Tal Afar, dans le nord-ouest du pays, où ont été distribués des tracts menaçant la population sunnite d’une attaque chimique. Enfin, sur la route entre Najaf et Bagdad, le fils du puissant dirigeant chiite irakien, Abdel-Aziz Hakim, est sorti indemne d’une attaque armée contre son convoi à Latifiyah, dans le « triangle de la mort » sunnite, au sud de la capitale. Six membres de son escorte ont été blessés.



Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a averti hier à Bagdad que l’engagement américain en Irak n’était pas illimité et a exhorté les dirigeants irakiens à mettre fin aux violences confessionnelles qui ont fait des milliers de morts dans le pays.


«Notre engagement en Irak est sur le long terme, mais ce n’est pas un engagement à avoir nos...