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Actualités - CHRONOLOGIE

FESTIVAL BIPOD - Sur la scène du théâtre Monnot, « Pictures on the Wall » de Okhela Dance Theatre et « Ask the Dust » de Yalda Younès Variations expérimentales de la création contemporaine

Deux solos d’environ 20 minutes chacun, l’un présenté par un danseur sud-africain appartenant au Okhela Dance Theatre et intitulé «Pictures on the Wall», le second interprété par la danseuse de flamenco Yalda Younès, accompagnée du «cantaor» espagnol Juan Murube, ont offert au public du festival de danse Bipod (théâtre Monnot) deux visions différentes de la création contemporaine. Une première pièce à l’esthétique chorégraphique, à l’image de l’Afrique du Sud, qui marie des éléments inspirés autant du continent africain que de l’Occident. À l’origine conçue pour un duo, Pictures on the Wall a été interprétée par un seul danseur, son partenaire n’ayant pu venir au Liban à cause d’un empêchement de dernière minute. Un désistement dont a évidemment pâti le spectacle qui, par sa nature déjà, n’est pas follement accessible à un public de néophytes. En dépit de sa construction assez simple, composée de cinq sections évoquant, semble-t-il, des illustrations alternées de tranches de vie «civilisée» (symbolisée d’ailleurs par un décor composé d’un costume-cravate suspendu à un valet de chambre silencieux diamétralement opposé à une simple chaise) et de vie tribale, voire de passé esclavagiste (une scène exprime assez clairement un univers carcéral de galérien), le public n’a pas adhéré à cette danse au ralenti. Où fusionnaient mime, sauts, oscillations africaines et rythmes contemporains, dans une gestuelle quelque peu répétitive mais tout en précision, grâce et souplesse, il faut le reconnaître. Un flamenco âpre Nettement plus appréciée, la performance de Yalda Younès, une jeune Libanaise, danseuse professionnelle de flamenco (elle donne des cours de flamenco à Paris au Centre de danse du Marais) qui a, avec fougue, force et passion, emporté les spectateurs vers les rivages inconnus, pour nombre d’entre eux, d’un flamenco sobre et âpre. Un flamenco délesté des froufrous folkloriques et qui, tout en puisant dans la tradition, se nourrit d’influences et de gestuelles contemporaines. Au son des zambras (chants très anciens d’origine orientale) entonnés a cappella par le jeune chanteur sévillan qui l’accompagnait, Younès a exécuté dans un désordre délibérément orchestré, zapateados, sevillanas, farruca et pas de tango... Une création personnelle par laquelle la jeune femme exprime la violence de la guerre et les bouleversements qui s’ensuivent, mais également l’énergie des survivants. Visage à l’expression fermée en un masque tragique, moulée dans une robe rouge, comme la souffrance et le sang, gestes et pas imprégnés de force rude, la « baïlaora » a livré dans Ask the Dust (Demande à la poussière) une danse à l’esthétique austère, une sorte de célébration de la force de vie en lutte contre l’adversité. Du flamenco actuel en somme ! Zéna ZALZAL

Deux solos d’environ 20 minutes chacun, l’un présenté par un danseur sud-africain appartenant au Okhela Dance Theatre et intitulé «Pictures on the Wall», le second interprété par la danseuse de flamenco Yalda Younès, accompagnée du «cantaor» espagnol Juan Murube, ont offert au public du festival de danse Bipod (théâtre Monnot) deux visions différentes de la...