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Actualités - CHRONOLOGIE

SIDA La trithérapie: progrès réalisés et défis pour l’avenir

Le nombre de malades du sida sous trithérapie a été multiplié par quatre entre 2003 et juin 2006 dans les pays en développement, passant de 400000 à 1,6 million, mais les besoins non satisfaits restent énormes et le coût des futurs traitements risque d’être prohibitif. Moins du quart des 6,6 millions de porteurs du VIH/sida ayant un besoin urgent de trithérapie en bénéficiaient en juin dernier, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Onusida. En Afrique subsaharienne, où vivent les deux tiers des quelque 40 millions de séropositifs ou malades du sida, l’accès aux trithérapies a été multiplié par dix entre 2003 et 2006, mais 70% des besoins restent non satisfaits, selon le bilan fait l’été dernier à Toronto. Les besoins sont particulièrement criants pour les enfants des pays pauvres ou en transition: sur 800000 moins de 15 ans nécessitant d’urgence un traitement antirétroviral, seulement 60000 à 100000 en bénéficiaient l’an dernier. Les médicaments génériques à bas prix ont facilité l’accès aux antirétroviraux dans les pays en développement, mais les premiers malades traités commencent à avoir besoin de traitements de deuxième ligne très chers. Traiter un seul patient avec des antirétroviraux de deuxième ligne coûte autant que traiter 30 patients en première ligne, explique Jean-François Delfraissy, directeur de l’Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS). Ce qui risque de confronter ONG et responsables sanitaires des pays en voie de développement à des choix difficiles si les coûts ne baissent pas. D’après une étude portant sur 57000 patients suivis par Médecins sans frontières (MSF), 352 étaient sous antirétroviraux de deuxième ligne fin 2006, après avoir développé des résistances aux premiers traitements. Une analyse sur un échantillon réduit a montré que 20% des malades doivent recevoir des ARV de deuxième ligne au bout de cinq ans de traitements, selon des résultats présentés lors de la quatrième conférence francophone sur le VIH/sida tenue dernièrement à Paris. Dès 2008, 20% des quelque 400000 premiers malades des pays en développement sous trithérapie en 2003 pourraient avoir besoin de traitement de deuxième ligne, ce qui risque de faire exploser les coûts, a mis en garde Fernando Pascual (MSF), redoutant un «retour en arrière» faute de progrès dans l’accès aux médicaments de deuxième ligne, en l’absence de génériques bon marché. Un problème auquel donateurs et organisations internationales doivent s’attaquer pour que l’objectif d’accès universel d’ici à 2010 ne soit pas compromis, dit-il.
Le nombre de malades du sida sous trithérapie a été multiplié par quatre entre 2003 et juin 2006 dans les pays en développement, passant de 400000 à 1,6 million, mais les besoins non satisfaits restent énormes et le coût des futurs traitements risque d’être prohibitif.
Moins du quart des 6,6 millions de porteurs du VIH/sida ayant un besoin urgent de trithérapie en bénéficiaient en...