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France - Les déclarations se durcissent entre Sarkozy et Royal, Bayrou se veut apaisant et Le Pen s’engouffre dans la brèche La campagne pour la présidentielle tourne à l’invective

« Irresponsable », « menteur », « ignoble » : à moins de 20 jours du premier tour, la campagne présidentielle française tourne à l’invective et aux attaques personnelles entre les candidats, une situation dont le leader d’extrême droite Jean-Marie Le Pen entend profiter. À l’approche du scrutin, le 22 avril, la guerre des mots bat son plein alors que les sondages donnent toujours le favori à droite Nicolas Sarkozy en tête du premier tour, sans que sa victoire finale ne soit assurée pour autant face à la socialiste Ségolène Royal. Mme Royal a qualifié mardi soir de « menteur » Nicolas Sarkozy. Elle a nié l’avoir qualifié personnellement « d’ignoble » comme celui-ci l’en accuse, expliquant qu’elle avait utilisé ce mot pour qualifier la proposition de l’ancien ministre de l’Intérieur de créer un « ministère de l’immigration et de l’identité nationale ». « Et un menteur est-il apte à devenir président de la République ? Je le dis très clairement », a lancé Mme Royal, 53 ans, sur la chaîne privée Canal +. Nicolas Sarkozy est « un menteur, oui, c’est même un menteur récidiviste », a renchéri hier le porte-parole de la candidate, Vincent Peillon. « Quand elle me traite d’ignoble, je ne dis rien. Je mets ça sur le compte de la fatigue passagère », a attaqué de son côté M. Sarkozy, 52 ans, lors d’un déplacement en Bretagne (Ouest). « Quand elle soutient les fraudeurs, elle ne doit pas s’attendre de ma part à des applaudissements. » Et il a ajouté, à l’adresse de son adversaire : « Cette attitude est irresponsable de la part de candidats à la présidence de la République. » Le centriste François Bayrou, en troisième position dans les sondages mais qui plafonne à 19-20 % après une percée fulgurante, s’est engouffré dans la brèche. Après s’être présenté comme un futur président « apaisant », il a fustigé hier la « guerre perpétuelle » et les « injures réciproques » entre M. Sarkozy et Mme Royal. Pour lui, la France « a besoin d’un président qui soit capable de faire vivre les Français ensemble ». En fait, le ton monte depuis une semaine à la suite de violences gare du Nord à Paris entre des jeunes et la police, liées à l’interpellation d’un voyageur sans billet, et qui ont fait ressurgir le spectre des émeutes de banlieues ayant secoué le pays fin 2005. En embuscade en quatrième position dans les sondages, M. Le Pen, 78 ans, estime, lui, que le déroulement de la campagne le « renforce » grâce au retour sur le devant de la scène de ses thèmes de prédilection, l’immigration, l’insécurité et l’identité nationale. Jean-Marie Le Pen avait créé un séisme politique en 2002 en arrivant deuxième au premier tour de la présidentielle, éliminant le candidat socialiste et Premier ministre Lionel Jospin. Il reste persuadé que ce scénario va se répéter le 22 avril : « Là où les sondages me donnaient 10 % d’intentions de votes » en 2002, « je fais maintenant 13 % ou 14 %. Donc, j’extrapole, tout naturellement ». « Il y a un phénomène tsunamique de rejet du système qui fait qu’à gauche comme à droite des gens se disent : cette fois-ci, ras-le-bol, je voterai Le Pen. Mes adversaires, qui sentent cette évolution, essaient de courir derrière moi et me renforcent », a dit M. Le Pen dans un entretien au quotidien Le Monde. Le journal Libération (gauche) titrait de son côté hier sur « La silencieuse ascension du Front national ».

« Irresponsable », « menteur », « ignoble » : à moins de 20 jours du premier tour, la campagne présidentielle française tourne à l’invective et aux attaques personnelles entre les candidats, une situation dont le leader d’extrême droite Jean-Marie Le Pen entend profiter.

À l’approche du scrutin, le 22 avril, la guerre des mots bat son plein alors que les sondages...