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Actualités - OPINION

Aphorismes L’Ordre du mérite paternel

Il y a de cela un demi-siècle, Churchill prévoyait la fin des monarchies et prédisait qu’un jour il n’y aurait plus que cinq rois sur terre: le roi de cœur, le roi de pique, le roi de carreau, le roi de trèfle et, bien entendu, le roi d’Angleterre. Il est un fait que, tout au long du siècle dernier, les hommes n’ont eu cesse de mettre à bas des régimes monarchiques qui heurtaient leurs sensibilités démocratiques et leurs illusions méritocratiques et contrecarraient leurs ambitions politiques. Ils condamnèrent donc comme inique un système qui permettait à un chef d’État de succéder à un autre en se targuant des seuls liens du sang et ils prônèrent un modèle républicain où chaque citoyen pourrait courir sa chance et espérer arriver, de par son mérite et la volonté du peuple, au sommet de l’État. Aujourd’hui, il est évident qu’en renversant les rois, ces hommes-là n’auront fait que substituer aux dynasties monarchiques de nouvelles dynasties républicaines. Que ce soit dans la République arabe syrienne, dans la République démocratique et populaire de Corée, dans la République d’Azerbaïdjan ou ailleurs, les fils ont en effet naturellement succédé aux pères au sommet de l’État. En République d’Égypte, dans la Jamahiriya libyenne comme dans la République du Yémen, pour ne citer que celles-ci, un processus similaire est aussi en cours. Être le rejeton d’un chef d’État n’est certes pas une mauvaise chose en soi. Mais est-ce pour autant une preuve de caractère et une garantie de succès ? Antigone II, qui régna sur la Macédoine au troisième siècle avant notre ère, avait des doutes à ce sujet. Comme un soldat, fils d’un père très courageux mais qui lui-même ne passait pas pour être un guerrier particulièrement valeureux, prétendait toucher ce que gagnait auparavant son père, «Moi, mon garçon, lui dit Antigone, je donne des soldes et des gratifications pour mérite personnel, non pour mérite paternel!» Percy KEMP

Il y a de cela un demi-siècle, Churchill prévoyait la fin des monarchies et prédisait qu’un jour il n’y aurait plus que cinq rois sur terre: le roi de cœur, le roi de pique, le roi de carreau, le roi de trèfle et, bien entendu, le roi d’Angleterre. Il est un fait que, tout au long du siècle dernier, les hommes n’ont eu cesse de mettre à bas des régimes monarchiques...