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THÉÂTRE - Vendredi 16 mars, coup d’envoi de la Quinzaine de la francophonie au Madina «Enlève ton tarbouche», la saga familiale d’Élie Karam Colette KHALAF

C’est au théâtre al-Madina qu’est donné, le 16 mars, le coup d’envoi de la Quinzaine de la francophonie avec la pièce d’Élie Karam, «Enlève ton tarbouche». En plusieurs tableaux, s’étalant de 1916 à nos jours, Élie Karam brosse l’histoire de plusieurs générations libanaises, mais également celle d’un pays qui n’en finit pas de se répéter. «Pourquoi après plusieurs occupations et indépendances, des milliers de martyrs, de suppliciés et de victimes, revient-on toujours au point de départ? Pourquoi n’arrive-t-on pas à boucler la boucle?» Telle est la question qui se pose et sur laquelle s’articule cette œuvre qui a nécessité plus d’un an de travail au réalisateur Élie Karam. L’histoire débute en 1916, lorsque Jamal Pacha, commandant en chef de l’armée ottomane au Liban, dresse l’échafaud sur la place des Canons, à Beyrouth, pour exécuter par pendaison les insurgés qui réclament l’indépendance. Parmi les suppliciés, figure un certain Ghaleb Abdallah (personnage fictif). C’est à cet instant même que la pièce démarre. Quelques minutes avant la pendaison, Abdallah décide de garder son tarbouche sur sa tête. Symbole d’identité, de fierté et d’honneur, ce couvre-chef va traverser plusieurs générations et illustrer, à travers les fragments de l’histoire de Beyrouth, des caractères, liés par une même destinée, mais également traduire en images ce qu’est le martyre libanais. «Par martyre, explique Karam, je veux englober tous les inconnus dont le nom n’a jamais et ne sera jamais cité dans des manuels d’histoire.» Hommage aux martyrs libanais Metteur en scène mais également scénariste et acteur, Élie Karam jongle avec les deux langues libanaise et française et, tel un funambule, se faufile entre les deux cultures. Pour Enlève ton tarbouche, il a choisi de manier le verbe libanais avec toutes les modulations que le langage comporte, selon les classes sociales et communautaires. «Je suis fait de deux entités, confie-t-il, et les images que me renvoie l’univers de la langue française sont totalement différentes de celles de la langue libanaise.» Et de poursuivre: «Si j’ai entamé ce projet, c’est parce que je voulais rendre hommage, au-delà de la perspective historique, à tous ces anonymes qui sont morts pour qu’un jour ce pays soit une patrie.» À travers cette fresque sociale, c’est donc toute la saga d’une famille qui est contée. Difficile d’illustrer le temps qui passe? «Pas vraiment, répond Élie Karam, grâce à la scénographie (changement de tableaux qu’accompagnent des images et des films projetés de chaque époque), à la palette d’acteurs qui jouent parfois plusieurs rôles, à l’éclairage et aux costumes variant également avec les périodes, j’ai pu reconstituer cette machine à remonter le temps.» «La seule difficulté, avoue-t-il, a été la production. Trouver des sponsors en cette période tourmentée que traverse le Liban n’a pas été facile. Aujourd’hui, en voyant le résultat, je me réjouis d’avoir tenu bon.» Du 16 mars au 8 avril, du mercredi à dimanche, 20h30, au théâtre al-Madina.
C’est au théâtre al-Madina qu’est donné, le 16 mars, le coup d’envoi de la Quinzaine de la francophonie avec la pièce d’Élie Karam, «Enlève ton tarbouche». En plusieurs tableaux, s’étalant de 1916 à nos jours, Élie Karam brosse l’histoire de plusieurs générations libanaises, mais également celle d’un pays qui n’en finit pas de se répéter.
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