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Diplomatie Sarkozy demande aux États-Unis de laisser la France et l’Europe « libres »

Le candidat de droite à la présidentielle française, Nicolas Sarkozy, a demandé hier aux États-Unis de laisser l’Europe et la France « libres » et souhaité que les Européens surmontent leur crise, en brossant la politique internationale qu’il compte mener s’il est élu en mai. M. Sarkozy a expliqué qu’il voulait que la présidentielle soit l’occasion d’un « diagnostic » de la politique étrangère de Paris, permettant d’envisager des « changements », mais « sans table rase ». Souvent taxé « d’atlantisme », M. Sarkozy a confirmé le réajustement qu’il avait opéré en janvier, demandant aux Américains de laisser la France et l’Europe « libres » et souhaitant que les Européens soient « plus autonomes ». « Je veux une France libre, je veux une Europe libre, je demande donc à nos amis américains de nous laisser libres, libres d’être leurs amis », a-t-il dit, en rappelant que « l’amitié, ce n’est pas la soumission ». Il a appelé les Européens à « être plus autonomes dans la protection de leur territoire et de leur population, de même que dans la défense de leurs intérêts fondamentaux sur la scène internationale ». Pour peser davantage, M. Sarkozy a jugé que « la première urgence de notre politique internationale » devait être de « résoudre la crise institutionnelle européenne » ouverte par les « non » français et néerlandais à la Constitution en 2005. Il s’est réaffirmé en faveur d’un nouveau « traité simplifié » pour l’UE, détaillant ses caractéristiques, dont une présidence stable du Conseil européen, un ministre européen des Affaires étrangères, ou « l’extension du domaine de la majorité qualifiée ». M. Sarkozy a appelé les Européens à veiller « à ce que l’OTAN n’évolue pas, comme semblent le souhaiter les États-Unis, vers une organisation mondiale (...) concurrente de l’ONU ». Sur ce point, il s’est prononcé pour un élargissement du Conseil de sécurité de l’ONU, suggérant la création, à titre « transitoire », de « sièges à statut privilégié ». Concernant le Proche-Orient, après avoir qualifié l’intervention militaire US en Irak « d’erreur historique », il a estimé que seule une solution politique permettrait à l’Irak de sortir de la crise actuelle. Il a aussi fait valoir que la France n’était « pas la mieux placée » pour proposer une date pour le retrait des troupes étrangères, n’ayant pas de militaires engagés. Il a expliqué que la « dissuasion nucléaire » française devait rester un « impératif absolu ». À ce sujet, sur la crise avec Téhéran, il a réaffirmé que « la perspective d’un Iran doté de missiles nucléaires n’est pas acceptable » et que ce pays devra « choisir entre les sanctions » de l’ONU « et la coopération avec la communauté internationale ». Il a également défendu une approche équilibrée dans le conflit israélo-palestinien. « Je mets sur le même plan le droit d’Israël à la sécurité – Israël créé par l’ONU – et le droit des Palestiniens à avoir un État viable », a-t-il déclaré. M. Sarkozy a rendu un hommage appuyé à l’action diplomatique du président Jacques Chirac qui a « été à bien des aspects exemplaire », a-t-il dit, citant notamment l’Irak et les Balkans. Il a toutefois implicitement critiqué la politique africaine de M. Chirac, en expliquant que les rapports entre Paris et le continent noir ne devaient pas être fondés sur des relations personnelles privilégiées.

Le candidat de droite à la présidentielle française, Nicolas Sarkozy, a demandé hier aux États-Unis de laisser l’Europe et la France « libres » et souhaité que les Européens surmontent leur crise, en brossant la politique internationale qu’il compte mener s’il est élu en mai.
M. Sarkozy a expliqué qu’il voulait que la présidentielle soit l’occasion d’un « diagnostic »...