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Baisers à pleine bouche, diatribes politiques, vainqueurs hués Les Oscars, une histoire émaillée d’incidents mémorables

Un homme nu traversant la scène, des diatribes politiques enflammées, des vainqueurs hués par la salle : l’histoire des Oscars, dont la prochaine édition a lieu dimanche soir, est émaillée d’incidents qui ont fait autant pour la réputation de la cérémonie que le suspense à l’ouverture des enveloppes. Les organisateurs de la grande soirée de Hollywood craignent comme la peste un événement qui viendrait déranger l’ordre de cette cérémonie voulue consensuelle, familiale et réglée comme du papier à musique. Comme la plupart des grands événements aux États-Unis, elle est du reste diffusée en très léger différé pour parer à tout imprévu comme la fameuse apparition du sein de Janet Jackson lors du Superbowl en 2004. Mais avec des centaines de millions de téléspectateurs du monde entier attendus devant leurs écrans, nombre de vainqueurs n’ont pas résisté à la tentation d’utiliser les Oscars comme une tribune politique. L’année dernière, George Clooney, Oscar du meilleur second rôle, avait affirmé être « fier » de travailler dans un secteur qui avait pris position en faveur des droits des minorités ou contre le sida lorsque ces sujets faisaient encore l’objet de controverses. Plus controversé, en 2003, le polémiste Michael Moore, Oscar du meilleur documentaire, avait quitté la scène sous les huées de l’assistance. Il avait lancé un « honte à vous M. Bush ! », trois jours après le début de l’offensive américano-britannique contre le régime de Saddam Hussein. Trente ans auparavant, une femme se présentant sous le nom « Sacheen Littlefeather » était montée sur scène pour refuser au nom de Marlon Brando l’Oscar que l’Académie décernait à l’acteur du Parrain et dénoncer le sort des Indiens d’Amérique dans les films hollywoodiens. Et en 1977, Vanessa Redgrave avait scandalisé l’assistance en remerciant les organisateurs pour son trophée dans Julia, qu’elle affirmait avoir remporté « malgré les menaces d’une clique de voyous sionistes ». En 1999, lorsque Élia Kazan avait reçu un Oscar pour l’ensemble de sa carrière, des dizaines de stars avaient refusé de se lever ou d’applaudir, en signe de protestation contre celui qui était vu comme l’un des collaborateurs de la « chasse aux sorcières » menée par le sénateur Joseph McCarthy dans les années 1950. Politique mise à part, les Oscars peuvent réserver des moments d’exception, comme en 1974, lorsqu’un homme nu avait réussi à déjouer la sécurité pour monter sur la scène. Le maître de cérémonie David Niven, sans perdre son flegme, avait mis les rieurs de son côté en plaisantant sur l’anatomie de l’exhibitionniste. Stupeur aussi lorsqu’en 2003 le vainqueur de l’Oscar Adrien Brody avait embrassé à pleine bouche la superstar Halle Berry, ou encore en 1999 quand l’exubérant italien Roberto Benigni avait sauté de siège en siège après avoir obtenu le même prix pour La vie est belle en disant vouloir « embrasser tout le monde ». À moins que le présentateur de la soirée n’y mette du sien. Jon Stewart l’année dernière avait entamé la cérémonie par « Mesdames, messieurs... Felicity », référence au rôle de transexuel pour lequel Felicity Huffman avait été nommée à l’Oscar de la meilleure actrice. Et en 1987, le comédien Chevy Chase avait entamé la cérémonie par un « Bonsoir, espèce d’hypocrites de Hollywood » qui avait laissé l’assistance de glace.

Un homme nu traversant la scène, des diatribes politiques enflammées, des vainqueurs hués par la salle : l’histoire des Oscars, dont la prochaine édition a lieu dimanche soir, est émaillée d’incidents qui ont fait autant pour la réputation de la cérémonie que le suspense à l’ouverture des enveloppes.

Les organisateurs de la grande soirée de Hollywood craignent comme la peste...