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Nucléaire - Une « nouvelle résolution », allant « un peu plus loin » que la précédente, est nécessaire, estime Douste-Blazy Ahmadinejad maintient une position de défi face à l’ONU

Le président Mahmoud Ahmadinejad a maintenu hier son attitude de défi en affirmant que l’énergie nucléaire était vitale pour l’avenir de l’Iran, alors que le délai accordé par l’ONU à Téhéran pour suspendre ses activités nucléaires sensibles arrive à expiration. «L’énergie nucléaire est très importante pour les progrès et le développement de notre pays », a déclaré le président iranien lors d’un discours dans la province de Gilan (Nord), selon l’agence ISNA. « Cela vaut la peine, même si nous devons mettre fin à d’autres activités pendant dix ans et nous concentrer sur ce dossier », a ajouté M. Ahmadinejad, sans préciser à quelles activités il faisait allusion. « Si nous obtenons cette énergie, notre peuple avancera d’une cinquantaine d’années (...). C’est pour cette raison que nos ennemis ont si peur », a-t-il insisté. À Vienne, des discussions la veille entre le principal négociateur iranien sur le nucléaire, Ali Larijani, et le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohammad el-Baradei, n’avaient permis aucune avancée. Le 23 décembre, l’ONU a adopté des sanctions contre l’Iran pour avoir refusé de suspendre ses activités d’enrichissement, dont la communauté internationale craint un détournement en vue de fabriquer l’arme nucléaire. L’ONU avait accordé 60 jours à l’AIEA pour déterminer si l’Iran s’est plié à cette demande. Or M. el-Baradei devrait constater au contraire, dans un rapport qu’il doit remettre au plus tard vendredi, que l’Iran augmente l’enrichissement d’uranium, risquant d’entraîner une aggravation des sanctions de l’ONU. « Sauf revirement spectaculaire, je vais rapporter que l’Iran ne s’est pas conformé aux demandes de la communauté internationale », a-t-il affirmé en début de semaine au Financial Times. Selon lui, l’Iran aura d’ici six mois à un an acquis le savoir-faire pour enrichir de l’uranium à une échelle industrielle, avec 3 000 centrifugeuses fonctionnant « en cascade ». Depuis Moscou, le chef de la diplomatie française Philippe Douste-Blazy a estimé qu’une « nouvelle résolution », allant « un peu plus loin » que la précédente, allait devoir être préparée au Conseil de sécurité. De même, le Premier ministre israélien Ehud Olmert a appelé hier la communauté internationale à adopter « des mesures additionnelles » face à l’Iran pour amener Téhéran à changer de position. Il a affirmé que les sanctions déjà en vigueur contre l’Iran s’étaient avérées « efficaces », « mais ce n’est pas suffisant ». Il a estimé que les efforts diplomatiques et économiques « concertés » de la communauté internationale face à l’Iran avaient « une sérieuse chance d’avoir un impact ». En Iran, dans un geste très inhabituel, un important parti réformateur a appelé le gouvernement à accepter le gel des activités nucléaires, craignant que le pays ne soit « soumis à de graves dangers si les politiques imprudentes, peu judicieuses et plutôt aventuristes se poursuivent ». L’Organisation des moujahidine de la révolution islamique estime que l’Iran « a d’autres droits importants et inaliénables qui ne doivent pas être sacrifiés sur l’autel de celui-ci ». Parallèlement, le représentant spécial du guide suprême iranien l’ayatollah Ali Khamenei, Ali Akbar Velayati, a appelé la France, l’Allemagne, la Russie et la Chine à « tempérer » les États-Unis, dans une interview au quotidien français Le Monde publiée hier. « Je ne pense pas qu’une nouvelle résolution contribuera à régler le problème », a-t-il dit, en soulignant que l’Iran sera attentif au « degré de réalisme dont feront preuve les pays qui décident au sein du Conseil de sécurité ». « C’est presque une équation mathématique : si l’extrémisme prévaut là-bas, il prévaudra ici », a-t-il prévenu. De son côté, le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki a affirmé que son pays était prêt à faire face à une éventuelle action militaire américaine, mais pense que le dialogue reste la meilleure manière de résoudre le différend. « Les États-Unis mettent en avant deux options : le recours à la violence ou la coopération », a déclaré M. Mottaki à la presse à l’issue d’une visite de deux jours en Turquie. « Nous sommes prêts pour chacune de ces éventualités, mais, bien sûr, nous avons toujours préféré la coopération. » Washington pour sa part a réaffirmé hier la fermeté de la communauté internationale, assurant toutefois vouloir régler la question par la diplomatie. La secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice a appelé Téhéran à suspendre ses activités d’enrichissement nucléaire « de manière à ce que nous puissions revenir aux négociations ». Dans ce contexte tendu, les Gardiens de la révolution, l’armée idéologique du régime islamique, mènent depuis lundi de nouvelles manœuvres terrestres dans seize provinces iraniennes. Un deuxième porte-avions américain, le USS Stennis, est arrivé lundi en mer d’Oman, une mesure présentée comme un avertissement à Téhéran.

Le président Mahmoud Ahmadinejad a maintenu hier son attitude de défi en affirmant que l’énergie nucléaire était vitale pour l’avenir de l’Iran, alors que le délai accordé par l’ONU à Téhéran pour suspendre ses activités nucléaires sensibles arrive à expiration.

«L’énergie nucléaire est très importante pour les progrès et le développement de notre pays », a...