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La coalition internationale reste « intacte », assure quand même Rice Grande-Bretagne, Danemark, Lituanie, Lettonie : multiplication des annonces sur le retrait de troupes d’Irak

La violence a encore sévi en Irak hier, alors que le Premier ministre britannique Tony Blair a annoncé le départ de 1 600 des quelque 7 000 soldats déployés dans le pays, salué avec prudence par l’entourage du Premier ministre Nouri al-Maliki. M. Blair a indiqué que ce départ interviendrait « dans les mois qui viennent », puis affirmé que « la présence militaire du Royaume-Uni va se poursuivre en 2008 », sans préciser si c’était là la dernière année de présence britannique en Irak. Le ministre de la Défense Des Browne a précisé que ce retrait partiel aura lieu en avril ou en mai. Presque à la même heure, le Danemark a annoncé le retrait en août de 430 soldats déployés, comme les Britanniques, dans le sud du pays, dans la région de Bassora (550 km au sud de Bagdad). De son côté, le ministre de la Défense de Lituanie Juozas Olekas a déclaré, un peu plus tard, qu’il était « réellement possible » que son pays ne renouvelle pas en août son contingent de 50 hommes. Le ministre letton de la Défense a, lui aussi, fait une déclaration analogue. « Nos soldats vont rentrer d’Irak et il n’y aura plus de grand déploiement », a déclaré à l’AFP Atis Slakteris. En revanche, la Roumanie et l’Australie ont décidé d’honorer leurs engagements en Irak. Bucarest « respectera ses engagements » envers la coalition internationale en Irak, a indiqué le ministre de la Défense Sorin Frunzaverde. « L’Australie ne réduira pas son contingent en Irak », a réaffirmé le Premier ministre australien John Howard. Dans la capitale, peu avant les annonces de retrait, un conseiller du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, avait pour sa part expliqué que « le retrait correspond au souhait du gouvernement et de tous les pouvoirs politiques dans le pays ». « Lorsque des forces étrangères ne sont plus nécessaires dans une région, elles doivent partir », avait ajouté ce conseiller, Sami al-Askari. « Le retrait des troupes britanniques est salué, mais il ne doit pas créer un vide sécuritaire », avait pour sa part nuancé Jalaleddine al-Saghir, député chiite proche du Premier ministre. La France, pour sa part, a appelé hier l’Irak a « accompagner » les retraits britannique et danois de son territoire « d’un véritable dialogue politique inclusif entre toutes les parties irakiennes ». À Bassora, l’armée britannique prévoit de fermer progressivement trois des quatre bases dont elle dispose, et de concentrer ses troupes dans sa base de l’aéroport, siège de l’état-major. Hier, des habitants interrogés ont même souhaité un retrait total, sans craindre que la montée en puissance du plan de sécurité destiné à pacifier Bagdad ne déplace la violence dans leur région. « Nous voulons que les forces britanniques partent le plus vite possible. La sécurité est en place à Bassora, grâce à la police et à l’armée irakiennes », a notamment déclaré à l’AFP Ali Abdallah, 27 ans, employé d’une entreprise de fourniture d’électricité. La Maison-Blanche a souligné que ce retrait partiel n’était pas un mauvais coup mais un signe des progrès accomplis en Irak. La décision britannique « indique qu’on a fait des progrès à Bassora », a déclaré M. Snow, le porte-parole de la Maison-Blanche. Le fait que les Britanniques « aient fait certains progrès sur le terrain va leur permettre de retirer une partie des troupes et, au bout du compte, c’est le genre de chose que nous voulons voir arriver à travers tout l’Irak », a-t-il dit. Depuis Berlin, la secrétaire d’État Condoleezza Rice a affirmé que la coalition alliée engagée en Irak demeurait « intacte ». Pour l’Administration, le rappel britannique confirme qu’un retrait est possible quand les conditions seront améliorées. Le vice-président Dick Cheney a cependant signifié que la décision britannique n’en appelait pas dans l’immédiat une semblable de la part de l’Administration américaine. « Je veux que vous sachiez que la stratégie américaine ne sera pas une stratégie de retrait », a dit M. Cheney à la chaîne ABC lors d’une visite au Japon. Au contraire des Britanniques, les États-Unis sont en train de déployer 21 500 soldats américains supplémentaires pour tenter de mettre fin à l’effusion de sang en Irak, à commencer par Bagdad et la province sunnite de Anbar. La décision annoncée le 10 janvier par M. Bush va directement à l’encontre des attentes de l’opinion américaine et de ses adversaires démocrates qui détiennent la majorité au Congrès depuis janvier. La pression pourrait augmenter encore quand le Congrès examinera prochainement le collectif budgétaire soumis par l’Administration pour financer la guerre. Elle devrait être renforcée par la décision britannique, conjuguée à l’annonce du retrait du bataillon danois, estiment des experts. Face aux démocrates qui affirment que la nouvelle stratégie n’arrangera pas la situation en Irak, M. Cheney a vu dans la nouvelle venue de Londres « la confirmation que les choses vont assez bien dans certaines parties du pays ». Et, pendant ce temps, au moins 23 personnes ont péri dans différentes attaques en Irak. La ville sainte chiite de Najaf (160 km au sud de Bagdad) a été frappée par un attentat-suicide à la voiture piégée, qui y a tué au moins 13 personnes. À Bagdad, l’explosion criminelle d’un camion-citerne transportant du gaz de chlore a également tué au moins deux personnes dans l’ouest, selon des sources hospitalières et policières. Dans le quartier de Saydia (Ouest) où cohabitent chiites et sunnites, c’est un engin artisanal qui a explosé, entraînant la mort de deux personnes. Et ailleurs dans la ville, des tirs de mortiers ont tué trois personnes, tandis qu’un attentat à la voiture piégée a fait au moins trois morts à Sadr City, le bastion des miliciens chiites de l’Armée du mehdi. Le général américain William Caldwell, porte-parole de l’armée américaine, a cependant estimé hier que le plan de sécurité visant à pacifier Bagdad commençait à porter ses fruits.

La violence a encore sévi en Irak hier, alors que le Premier ministre britannique Tony Blair a annoncé le départ de 1 600 des quelque 7 000 soldats déployés dans le pays, salué avec prudence par l’entourage du Premier ministre Nouri al-Maliki.

M. Blair a indiqué que ce départ interviendrait « dans les mois qui viennent », puis affirmé que « la présence militaire du Royaume-Uni...